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Relisez cet extrait de Terre des hommes.
Imaginez la lettre que le narrateur écrit à sa mère après cette aventure dans le désert.
L'écriture doit être vivante et expressive afin de bien faire ressortir ses sentiments et
ses émotions : pensez aux hyperboles (exagérations), aux apostrophes, à une
ponctuation expressive (points d'exclamation).
Écrivez une trentaine de lignes.
Le narrateur et son mécanicien Prévot se retrouvent seuls et sans ressources,
perdus dans le désert de Lybie. Après avoir tenté en vain de trouver des secours, enduré
la soif et la chaleur, le pilote eu des hallucinations. En racontant cette aventure, il pense
à sa mort, toujours possible et fait le point sur ce qu’il a vécu.
À part votre souffrance, je ne regrette rien. Tout compte fait, j’ai eu la
meilleure part. Si je rentrais, je recommencerais. J’ai besoin de vivre. Dans les
villes, il n’y a plus de vie humaine.
Il ne s’agit point ici d’aviation. L’avion, ce n’est pas une fin, c’est un moyen. Ce
n’est pas pour l’avion que l’on risque sa vie. Ce n’est pas non plus pour sa charrue
que le paysan laboure. Mais, par l’avion, on quitte les villes et leurs comptables, et
l’on retrouve une vérité paysanne.
On fait un travail d’homme et l’on connaît des soucis d’homme. On est en
Français 3ème – Devoir 3 – Page 2
contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer. On
ruse avec les forces naturelles. On attend l’aube comme le jardinier attend le
printemps. On attend l’escale comme une Terre promise, et l’on cherche sa vérité
dans les étoiles.
Je ne me plaindrai pas. Depuis trois jours, j’ai marché, j’ai eu soif, j’ai suivi des
pistes dans le sable, j’ai fait de la rosée mon espérance. J’ai cherché à joindre mon
espèce, dont j’avais oublié où elle logeait sur la terre. Et ce sont là des soucis de
vivants. Je ne puis pas ne pas les juger plus importants que le choix, le soir, d'un
music-hall.
Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieue, ces hommes
qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu’ils
ne sentent pas, comme les fourmis, à l’usage qui en est fait. De quoi remplissentils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches ?
Une fois, en Russie, j’ai entendu jouer du Mozart dans une usine. Je l’ai écrit.
J’ai reçu deux cents lettres d’injures. Je n’en veux pas à ceux qui préfèrent le
beuglant. Ils ne connaissent point d’autre chant. J’en veux au tenancier du
beuglant. Je n'aime pas que l’on abîme les hommes.
Moi je suis heureux dans mon métier. Je me sens paysan des escales. Dans le
train de banlieue, je sens mon agonie bien autrement qu’ici ! Ici, tout compte fait,
quel luxe !…
Je ne regrette rien. J’ai joué, j’ai perdu. C’est dans l’ordre de mon métier.
Mais, tout de même, je l’ai respiré, le vent de la mer.
Ceux qui l’ont goûté une fois n’oublient pas cette nourriture. N’est-ce pas
mes camarades ? Et il ne s’agit pas de vivre dangereusement. Cette formule est
prétentieuse. Les toréadors ne me plaisent guère. Ce n’est pas le danger que
j’aime. Je sais ce que j’aime. C’est la vie.
Saint-Exupéry, Terre des hommes Merci d'avance


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