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Propos sur la vitesse

Je crois que la principale erreur de notre temps, c'est de chercher en toute chose la vitesse. Non seulement la vitesse use les machines et consomme du charbon bien plus vite qu'elle ne multiplie les produits, ce qui fait qu'elle nous appauvrit, mais aussi elle abrutit les gens, qui seront bientôt conduits, par ce train des affaires, à la stupidité diligente des abeilles. Suivez-les. Ils se lèvent en courant ; ils se jettent de l'eau sur le corps et du café brûlant dans l'estomac : ils courent dans la rue ; ils montent dans le tramway comme à l'assaut, et pendant que le moteur ronfle, ils se précipitent sur le journal, et le dévorent comme s'ils voulaient rattraper aussi les événements ; en cinq minutes, ils
ont lu six pages...
... Ils descendent et s'enfuient vers leur travail ; ils vont tout à l'heure surveiller des métiers, taper sur une machine à écrire parce que la plume va trop lentement, hurler au téléphone, parce que les lettres arrivent trop tard. Ainsi jusqu'au soir, et encore le lendemain.
Il y avait pourtant des choses à voir à toute heure ; car les saisons vont leur petit train, comme au temps des rois fainéants. Ce matin, un gai soleil dorait les toits de la ville ; les collines qui ferment les rues étaient enveloppées d'une vapeur bleue ; une giboulée séchait entre les pavés ; les flaques d'eau brillaient comme des diamants, quelque chien philosophe trottait, la queue en l'air ; quelque pigeon roucoulait ; quelque chat cherchait sa route dans les gouttières. Mais qu'ont-ils donc pu voir, ces hommes-abeilles qui vont droit au but, en ronflant comme des projectiles ? Alain

Orthographe-Grammaire 3 ème –

Questions

I. Compréhension du texte

1. a) Résumez et commentez en quelques lignes le contenu de ce texte. (2 points)

b) Proposez un titre aux paragraphes principaux du texte. (2 points)

2. a) Expliquez le sens de deux des trois expressions suivantes (sens qu'elles ont dans

la dictée) :

- (les saisons vont) « leur petit train »,

- « les collines qui ferment les rues »,

- « quelque chien philosophe ». (2 points)

b) Pour chacune des deux expressions choisies, vous traiterez l'une des deux questions

ci-dessous :

- Rédigez une phrase où l'expression sera employée dans un sens différent de celui

qu'elle a dans le texte.

- Trouvez une expression différente mais de sens voisin que vous emploierez dans une

phrase de votre composition. (2 points)

II. Connaissance et maniement de la langue

1. a) Récrivez les phrases suivantes en employant une construction différente pour

chacune d'elles :

- « qui vont droit au but »,

- « en ronflant comme des projectiles ». (2 points)

b) Vous expliquerez chaque fois à quelle substitution vous avez procédé et vous

identifierez la nature du mot ou du groupe de mots sur lequel porte la substitution.

(2 points)

2. a) Vous établirez entre la 1re et la 2e phrase du texte un rapport de subordi nation.

Récrivez la nouvelle phrase dans son intégralité. (2 points)

b) Vous transposerez la phrase suivante au style indirect : « qu'ont-ils pu voir... ! »

(3 points)

c) Réécrivez deux fois la phrase : « Il y avait pourtant des choses à voir (...) des rois

fainéants » de façon à y faire apparaître par une subordination :

- un rapport de cause,

- un rapport de conséquence. (3 points)