Et brusquement ce fut le dénouement. La portière s'ouvrit avec fracas ; l'obscurité « retentit » d'ordres hurlés dans une langue étrangère, et de ces barbares naturels aux quand ils commandent, et qui semblent libérer une hargne séculaire. Nous découvrîmes un large quai, éclairé par des projecteurs. Un peu plus loin, une file de camions. Puis tout se « tut » à nouveau. Quelqu’un traduisit les ordres : il fallait avec les bagages et les déposer le long du train. En un instant le quai fourmillait d'ombres ; mais nous avions peur de rompre le silence, et tous s’affairaient autour des bagages, se cherchaient, s’interpellaient mais timidement, à mi-voix [...]

En moins de dix minutes, je me « trouvai » faire partie du groupe des hommes valides. Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement. Aujourd'hui , pourtant nous [savons] que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capables ou non de travailler utilement pour le Reich [...].

1/ De quels événements le texte parle-t-il ?

2/ Ce texte a-t-il été écrit au moment des évènements? (relevez les indices qui vous permettent de répondre)

3/ Expliquez qui désignent les pronoms "je" et "nous"

4/ Quels sont les temps du récit utilisés dans ce texte ? Précisez leur valeur.

5/ Donnez l'infinitif et le participe passé des verbes en parenthèse.

6/ Quelle valeur le présent de l'indicatif présente-t-il dans le verbe en crochet ?

7/ pourquoi peut-on parler d'un texte autobiographique ?

8/ Dans quel but Primo Levi a-t-il écrit ce texte ? De quel genre de texte s'agit-il?