Dossier : L’Italie fasciste
« A l’origine de la révolution culturelle du fascisme, il y a le constat du Duce d’un certain embourgeoisement du régime.
Il faut donc retremper la race en imposant aux Italiens les rigueurs de la fascisation à outrance. »
Jean-Pierre Azéma, François Bédarida, 1938-1948 Les Années de tourmente, Flammarion, 1995.
Analyse des documents :
1- Présentez les documents (nature, auteur, sujet, date).
1- Comment Mussolini utilise-t-il passé, présent et futur ? Dans quel but ?
2- Quel rôle joue la violence dans le fascisme ?
3- Pourquoi est-il difficile aux Italiens d’échapper à la fascisation ?
4- Comment définir le style politique de Mussolini ?
5- Comment Mussolini et les fascistes contrôlent-ils l’Etat et la société ?

Doc 1 = Mussolini face à l’affaire Matteotti
Et bien je déclare ici, devant cette assemblée et devant le peuple italien tout entier que j’assume seul la
responsabilité politique, morale, historique de ce qui s’est passé. Si le fascisme n’a été qu’huile de ricin et manganello
(gourdin utilisé par les fascistes) et non la passion orgueilleuse de ce que la jeunesse italienne a de meilleur, à moi
la faute ! Si le fascisme a été une association criminelle, je suis le chef de cette association criminelle ! Si ces violences
ont été le résultat d’un certain climat historique, politique et moral, eh bien, à moi la responsabilité puisque ce
climat historique, politique et moral c’est moi qui l’ai créé par une propagande qui va de l’intervention à aujourd’hui.
Maintenant j’ose dire que le problème sera résolu. Le fascisme, gouvernement et parti, ont leur pleine efficacité.
Messieurs vous vous êtes fait des illusions ! Vous avez cru que le fascisme était fini parce que je le retenais. L’Italie,
ô messieurs, veut la paix, elle veut la tranquillité, elle veut le calme dans le travail. Nous les lui donnerons, si possible
par l’amour, et si c’est nécessaire par la force.
Discours de Mussolini à la Chambre des députés, 3 janvier 1925.

Doc 3 = La ferveur envers Mussolini
Si vous ne nous connaissez, honnêtes citoyens, nous sommes les volontaires de Benito Mussolini. O Mussolini,
sauveur de toutes nos libertés, nous, fascistes te jurons la plus grande fidélité. Fascistes, ô fascistes, Garibaldiens
d’aujourd’hui. Partisans dignes et fiers de notre grand Mussolini. Nous sommes pour le chambardement. Nous
sommes pour Mussolini. Nous sommes les fascistes d’assaut pleins de jeunesse. Pourquoi nous embourgeoiser ? O
Benito ! O patrie ! Fascistes et communistes jouent aux cartes. Les fascistes ont gagné. A la grenade, au bâton au
poignard et au couteau.
Extrait d’un chant fasciste, années 1920. Dino Biondi, La fabrica del duce.

Doc 4 = Le fascisme, une théorie de l’action et de la violence
Le fascisme veut que l’homme soit actif et engagé dans l’action, de toutes ses forces : il le veut conscient, de façon
virile, des difficultés que l’on y rencontre, et prêt à les affronter. Il conçoit la vie comme une lutte et pense qu’il
appartient à l’homme de se forger celle qui sera vraiment digne de lui, en créant avant tout en lui-même l’instrument
(physique, moral, intellectuel) destiné à la construire. Avant tout le fascisme, en ce qui concerne en général, l’avenir
et le développement de l’humanité, et en dehors de toute considération de politique actuelle, ne croit pas à la
possibilité ni à l’utilité de la paix perpétuelle. C’est pourquoi il repousse le pacifisme qui cache une renonciation à la
lutte et une lâcheté, en face du sacrifice. Seule la guerre porte au maximum de tension toutes les énergies humaines
et imprime un sceau de noblesse aux peuples qui ont le courage de l’affronter. Toutes les autres épreuves sont des
succédanés qui ne placent jamais l’homme en face de lui-même, dans l’alternative de la vie et de la mort.
Mussolini, La Doctrine du fascisme, 1930.