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Bonjour je suis en première et je doit faire cet exercice. L'humiliation se réfère à l'action de dégrader, rabaisser ou avilir quelqu'un, souvent en public, de manière à porter atteinte à sa dignité, à son estime de soi ou à sa réputation. L'humiliation peut avoir des conséquences émotionnelles et psychologiques importantes, affectant la confiance en soi et les relations interpersonnelles de la personne concernée.
La philosophe rappelle dans le texte qui suit l'encadrement par la loi de l'injure.
Si toutes les injures sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi, toutes ne sont pas passibles de la même peine. Certaines injures pourraient valoir de plus lourdes sanctions que
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d'autres. Cela nous amène à regarder de plus près la loi relative aux injures dans le droit français.
La loi sur la presse du 29 juillet 1881 (article 29, alinéa 2) statue que « toute expression outrageante, terme de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est une injure». L'injure est un délit et peut être passible d'une amende ou/et d'une peine de prison, suivant les conditions dans lesquelles elle est proférée. Ainsi, une injure privée est passible d'une
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amende de 38 euros, une injure publique peut, quant à elle, être punie d'une amende de 12000 euros (art. 33 de la loi de 1881). Le juge prendra en compte la situation de l'énonciation et le fait qu'elle soit ou non précédée de provocations. Le contexte de l'énonciation, c'est-à-dire le fait que l'injure soit privée ou publique, est prégnant dans le droit français, les peines encourues n'étant en rien comparables. Ce qui atteste de la volonté de l'État de veiller à l'ordre public.
Les réseaux sociaux ont fait émerger de nouveaux problèmes, tels que les notions de «
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public» et « privé» pour les particuliers. Même si l'injurieur pense qu'il est dans le domaine privé, parce qu'il est, par exemple, chez lui devant son ordinateur, il s'adresse en réalité à un public. Les réseaux sociaux sont publics au sens où ils sont accessibles au public. Bon nombre d'écoles ou d'académies mettent dorénavant en garde contre « injure publique ».
Une employée de la société Nissan France a été reconnue coupable d'injures publiques,
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suite à des propos tenus sur son blog personnel (ce sont les termes retenus par le tribunal) envers son employeur. Nous percevons ici toute l'ambiguïté des rapports entre «public» et «privé» ou « personnel » et « professionnel », « personnel» n'étant pas synonyme de « privé ». Ainsi, sur son blog, l'employée a injurié un de ses supérieurs hiérarchiques en utilisant les mots « manipulateur et menteur». Pour ce fait, elle a été condamnée à verser à la personne incriminée, Jean-François
G., la somme de 500 € pour les faits d'injures publiques et celle de 100 € pour « l'atteinte aux
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données nominatives le concernant». Les injures publiques sont plus lourdement sanctionnées que les injures privées, car elles sont plus humiliantes (...)L'humiliation vient du fait qu'il y a un témoin de l'énonciation. Cela pourrait expliquer la grande différence de traitement en droit français entre une injure privée et une injure publique.
Le concept de «face» formulé par Erving Goffman peut nous aider à comprendre: « On
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peut définir le terme « face » comme étant la valeur sociale positive qu'une personne revendique effectivement à travers la ligne d'action que les autres supposent qu'elle a adopté au cours d'un contact particulier. (...) D'après Goffman, la «face» n'existe que comme valeur «sociale» c'est-à dire. par rapport à un groupe, à une société. Ainsi, «perdre la face», au sens goffmanien, ne serait possible qu'en présence d'une « tierce personne », donc un public. On ne pourrait pas «perdre la
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face » en privé. C'est en ce sens que l'injure devient réellement humiliante.
Notre petit détour par Goffman nous permet de comprendre l'importance de la différence entre injure publique et injure privée dans le droit français. Une plainte suite à une injure privée pourra être considérée comme traduisant une trop grande susceptibilité de la part du plaignant, alors que l'injure publique est considérée comme humiliante du fait même qu'elle est énoncée,
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entendue ou lue devant (ou par) des personnes extérieures. C'est donc bien la déstabilisation de l'ordre public qui est alors condamné. Si une personne est injuriée publiquement, elle perd la face et l'ordre risque à tout moment d'être mis en cause, ce qui n'est évidemment pas le cas avec
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une injure privée.
Julienne Flory, Injuriez-vous, du bon usage de l'insulte (2016) p.85-86
Consigne: En vous appuyant sur les remarques du texte liées au traitement légal de l'injure en public et en privé et sur votre visionnage du film L'insulte de Ziad Doueiri, proposez une réflexion argumentée pour répondre à la question : « Se sentir humilié et être humilié, est-ce la même chose ?»
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