me source de poésie iques du monde LE PAIN La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable... celui des éponges feuilles ou fleurs y sont Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation. Francis Ponge (1899-1988), Le Parti-pris des choses, 1942. 1° a. Relevez la comparaison contenue dans la première phrase. Expliquez-la. b. En vous appuyant sur la suite du texte, montrez qu'il y a, sous la plume de Ponge, comme une transfiguration du pa 2° Quelles sont les perceptions en jeu : goût, odorat, vue, toucher, ouïe ? Pour chacune relevez un exemple. Quelle perception dominante ? 3° Relevez le champ lexical de la photographie. Qu'en déduisez-vous sur la démarche du poète ? 4° En quoi la mie s'oppose-t-elle à la croûte ? Relevez toutes les antithèses. 5° Quel sens faut-il donner à la dernière phrase du texte ? 5° En quoi, selon vous, peut-on considérer ce texte comme une poésie ? PION www.hachette-education.com GRAMMAGE 70g/m² POIDS: 4699 4​