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Les années 1960 et 1970 ont vu se développer en France une société permissive, libre de toute autorité. Cependant aujourd’hui, de nombreux français affirment la nécessité d’un retour aux normes etvaleurs traditionnelles et d’une autorité renforcée dans une société désorganisée et bouleversée. Pour tenir, une société a besoin de structures. Or mai 68 et les années 1960-1970 ont remis en cause la rigidité des structures sociales et notamment la force des interdits moralisateurs. Les rapports de domination ont été attaqués dans le couple, dans la famille etc...
Ainsi pendant sa campagne électorale Nicolas Sarkozy accusait "mai 68" d’être à l’origine d’un "relativisme intellectuel et moral" désastreux pour toute la société. "Il est interdit d’interdire" n’est plus compris comme une critique de l’autoritarisme abusif, mais comme le refus de l’autorité nécessaire au fonctionnement de la famille et des institutions. L'anticonformisme frénétique d’hier a laissé la place à la bien-pensance et à un nouveau conformisme.
En effet, à partir des années 1980, la France prend la voie du libéralisme économique et commence à subir les effets de la mondialisation. Chômage, crise économique, inégalités croissantes, insécurité, échec scolaire, violence deviennent les maux de la France de la fin du 20ème siècle et du 21ème siècle et mai 1968 en devient la cause.
Ainsi, en juin 2010, un sondage CSA sur le thème de l’autorité démontre que 6 jeunes sur 10 jugent que l’autorité est insuffisante, que se soit à l’école ou dans la sphère privée, et déclarent que l’autorité fait défaut aux parents et aux enseignants. L'éclatement de la cellule familiale est lepremier argument avancé par les parents, comme par les enfants, pour expliquer les failles de cette autorité. De même, cet affaiblissement de l’autorité des institutions traditionnelles, pilier de la société, apparait aujourd’hui comme la cause de la montée de l’extrémisme religieux et de l’insécurité, notamment dans les banlieux. Par ailleurs, la liberté sexuelle est également mise à mal depuis la propagation du virus du SIDA, la résurgence des violences sexuelles et l’avènement de la pornographie et du sexe à outrance.
Alain Badiou, auteur d’un pamphlet contre Sarkozy en 2008 intitulée "De quoi Sarkozy est-il le nom ?", affirme que « Sarkozy et sa rupture sont le produit d'un pétainisme transcendental de la France, qui se nourrit de peurs. De même que la Restauration voulait effacer la Révolution française et Pétain, le Front populaire, Sarkozy, lui, veut ‘liquider’ Mai 68". il ajoute que « Prétendre "rompre", c’est avant tout prétendre sortir d’une "crise" d’ordre moral, d’une "décadence" et que la "crise morale", c’est toujours un énoncé qui vise à donner les pleins pouvoirs à l’Etat, en arguant de l’irresponsabilité des gouvernés, notamment des plus démunis et des plus faibles ».
La société française, en manque de repères, tend vers un retour des valeurs et normes traditionnelles et vers davantage d’autorité, et par là-même emprunte la voie d’une répression plus forte.
