Pour faire court, cette nuit-là marque la fin des privilège et aussi celui de l'Ancien Régime dans le sens où tout le système hiérarchique de la société d'alors reposait sur les trois ordres et la séparation entre le noble et l'ignoble. Cet état de fait, hérité de la pyramide féodale séparait les administrés du royaume selon leur naissance et garantissait ou limitait l'accès à certains droits.
La noblesse, exemptée du travail de la roture, l'était également de la redevance de l'impôt puisqu'elle payait de son sang le tribut dû au royaume. Seuls les nobles avaient en effet le privilège de défendre le royaume et de fait, ils vivaient sur leurs terres et veillaient sur elles. La noblesse représente alors 2% de la population de France.
Le clergé, lui aussi exempté de l'impôt, rendait tribut au roi par son activité spirituelle et intellectuelle. L'impôt spécial de la dîme est créé pour financer précisément les œuvres religieuses. Le clergé regroupe 1% de la population d'alors.
Le Tiers-état, le reste du royaume, était composé de toutes les autres professions qui créaient ou transformaient la richesse. Ne bénéficiant pas des privilèges accordés aux deux autres ordres, le Tiers-état versait son tribut par son travail et en mettant la main à la poche. En 1789, ce sont près de deux cents ans d'Ancien Régime qui tombent lors de cette nuit du 4 août qui abolit les privilèges.
