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Sagot :
Bonjour, il n'y a pas d'arguments à proprement parler dans ce texte, puisque c'est une narration, mais il y a bien une forte critique sous-jacente : elle oppose la dignité de Vatel et son grand sens du devoir (Ex : "Cela saisit Vatel. Il dit plusieurs fois : " Je suis perdu d'honneur ; voici un affront que je ne supporterai pas." Il dit à Gourville : " La tête me tourne, il y a douze nuits que je n'ai dormi. Aidez-moi à donner des ordres.") à la vanité et à l'indifférence de la cour royale.
Vatel, surmené, exténué, stressé par des échecs qu'il considère comme personnels ("La nuit vient. Le feu d'artifice ne réussit pas ; il fut couvert d'un nuage. Il coûtait seize mille francs."), préfère se suicider plutôt que de perdre la face : "Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci ; j'ai de l'honneur et de la réputation à perdre."
Réactions:
- "Gourville se moqua de lui." ;
- la disparition de Vatel n'est constatée qu'au moment où on a besoin de lui ("La marée cependant arrive de tous côtés. On cherche Vatel pour la distribuer. On va à sa chambre. On heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang.").
- Monsieur le Duc pleura, mais uniquement parce que son voyage est compromis : "Monsieur le Duc pleura ; c'était sur Vatel que roulait tout son voyage de Bourgogne."
- on critique Vatel d'avoir été aussi intransigeant envers lui-même : "On dit que c'était à force d'avoir de l'honneur en sa manière. On le loua fort. On loua et blâma son courage."
- officiellement, le roi "s'excuse" à mi-mots ("Le roi dit qu'il y avait cinq ans qu'il retardait de venir à Chantilly parce qu'il comprenait l'excès de cet embarras. Il dit à Monsieur le Prince qu'il ne devait avoir que deux tables et ne se point charger de tout le reste ; il jura qu'il ne souffrirait plus que Monsieur le Prince en usât ainsi."), mais... continue à se divertir comme d'habitude ("On dîna très bien, on fit collation, on soupa, on se promena, on joua, on fut à la chasse. Tout était parfumé de jonquilles, tout était enchanté. Hier, qui était samedi, on fit encore de même. Et le soir, le roi alla à Liancourt, où il avait commandé un médianoche ; il y doit demeurer aujourd'hui.")
Madame de Sévigné critique donc implicitement l'égoïsme, la vanité et l'indifférence de la cour, que même le suicide d'un intendant très zélé n'arrête pas : pire, on le critique avant de passer à autre chose. Le roi ne rend aucun hommage à Vatel, ni à sa famille, il ne bouleverse aucunement son programme de festivités. Il est donc imbu de lui-même et inhumain, même si bien sûr Madame de Sévigné ne l'avouera jamais explicitement : elle prend bien soin de préciser que le récit est celui d'un certain Moreuil, et non le sien, et elle le rappelle encore à la fin de la lettre, histoire de s'éviter tout problème ultérieur avec la cour...
Vatel, surmené, exténué, stressé par des échecs qu'il considère comme personnels ("La nuit vient. Le feu d'artifice ne réussit pas ; il fut couvert d'un nuage. Il coûtait seize mille francs."), préfère se suicider plutôt que de perdre la face : "Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci ; j'ai de l'honneur et de la réputation à perdre."
Réactions:
- "Gourville se moqua de lui." ;
- la disparition de Vatel n'est constatée qu'au moment où on a besoin de lui ("La marée cependant arrive de tous côtés. On cherche Vatel pour la distribuer. On va à sa chambre. On heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang.").
- Monsieur le Duc pleura, mais uniquement parce que son voyage est compromis : "Monsieur le Duc pleura ; c'était sur Vatel que roulait tout son voyage de Bourgogne."
- on critique Vatel d'avoir été aussi intransigeant envers lui-même : "On dit que c'était à force d'avoir de l'honneur en sa manière. On le loua fort. On loua et blâma son courage."
- officiellement, le roi "s'excuse" à mi-mots ("Le roi dit qu'il y avait cinq ans qu'il retardait de venir à Chantilly parce qu'il comprenait l'excès de cet embarras. Il dit à Monsieur le Prince qu'il ne devait avoir que deux tables et ne se point charger de tout le reste ; il jura qu'il ne souffrirait plus que Monsieur le Prince en usât ainsi."), mais... continue à se divertir comme d'habitude ("On dîna très bien, on fit collation, on soupa, on se promena, on joua, on fut à la chasse. Tout était parfumé de jonquilles, tout était enchanté. Hier, qui était samedi, on fit encore de même. Et le soir, le roi alla à Liancourt, où il avait commandé un médianoche ; il y doit demeurer aujourd'hui.")
Madame de Sévigné critique donc implicitement l'égoïsme, la vanité et l'indifférence de la cour, que même le suicide d'un intendant très zélé n'arrête pas : pire, on le critique avant de passer à autre chose. Le roi ne rend aucun hommage à Vatel, ni à sa famille, il ne bouleverse aucunement son programme de festivités. Il est donc imbu de lui-même et inhumain, même si bien sûr Madame de Sévigné ne l'avouera jamais explicitement : elle prend bien soin de préciser que le récit est celui d'un certain Moreuil, et non le sien, et elle le rappelle encore à la fin de la lettre, histoire de s'éviter tout problème ultérieur avec la cour...
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