Bonjour, ah ah... Question difficile à trancher ! D'abord, le mensonge est le fait d'altérer, de déformer voire de nier la vérité, que ce soit par un geste, par une parole, par une attitude, par un silence... qui induisent VOLONTAIREMENT et DELIBEREMENT autrui en erreur (c'est donc différent de l'erreur, qui est fausse aussi, mais commise involontairement).
La société, la morale et l'éducation condamnent bien évidemment le mensonge - du moins officiellement ! Car certains mensonges sont socialement tolérés, voire encouragés :
- par facilité ou par paresse, quand on veut couper court à une conversation ("Tu vas bien ? - Oui.")
- par les traditions, pour faire "rêver" les enfants (petite souris, père Noël...)
- par politesse (hors de question de dire à table, alors qu'on est invité, que le repas n'est pas bon, même si c'est vrai : ce sera jugé comme très grossier)
- par compassion (on dira à un petit enfant, pour le ménager, que son chiot ou son chaton s'est enfui - et non qu'il a été écrasé par une voiture)
- par l'industrie du divertissement (plus les acteurs simulent bien, plus on les honore : avec des Césars, avec des Oscars...)
- par le système judiciaire : hors de question pour un avocat de dire TOUTE la vérité à propos de son client, il minimisera forcément les faits reprochés
- par les médias et les politiciens : tout le monde sait qu'ils mentent, le tout c'est de rester crédible
- par l'armée : on ne va pas dire où on place ses tanks et ses soldats en temps de guerre... sinon on va la perdre à coup sûr !
La société a donc une morale très élastique, elle tolère le mensonge quand ça l'arrange (industrie du divertissement, politesse, traditions...), et se montre impitoyable lorsqu'elle se sent lésée (envers les hommes politiques pris en flagrant délit, par exemple). Elle classe les mensonges en catégories ("petits" et "gros"), en fonction de l'impact qu'ils vont avoir et des conséquences politiques, économiques, sociales ou militaires.
Chacun place donc le curseur où il veut, en fonction de ses scrupules et de sa probité morale plus ou moins grande. On peut même... se mentir à soi-même en se disant que bah, mentir ce n'est pas si grave que ça... en oubliant bien vite que, "petit" ou "gros", un mensonge reste un mensonge, et qu'il suffit d'en commettre un seul pour être un menteur / une menteuse.
Il faut bien avouer que, la plupart du temps, on ne ment pas, non pas parce qu'on est vertueux et honnête, mais... parce qu'il y a trop de risques de se faire prendre sur le fait !
