Bonjour, vivre de sa plume au XVIIème siècle était très compliqué : les droits d'auteur n'étaient protégés que pour trois mois, ensuite n'importe qui pouvait reprendre une œuvre à son compte, même sans la modifier, et gagner de l'argent avec. C'est pourquoi Molière, Racine, Corneille... ont écrit tant de pièces. De plus, soit l'écrivain se trouvait un protecteur qui le finançait (un mécène, donc), et il touchait alors une pension plus ou moins confortable, soit il devait survivre comme il pouvait, en écrivant sur commande, mais sans aucune assurance de rencontrer le succès ou même de gagner suffisamment sa vie. La fable "Le Loup et le Chien" de La Fontaine parle en fait de ce statut d'écrivain problématique : La Fontaine aurait bien voulu vivre libre, en loup, mais la nécessité l'oblige à se comporter en chien auprès des mécènes. Bien évidemment, lorsqu'on trouvait un mécène, on perdait une partie de sa liberté d'expression : hors de question de mordre la main qui vous nourrit en critiquant celui qui finance, ou ses proches !
Enfin, on ne publiait pas non plus ce qu'on voulait comme on voulait : il fallait une autorisation royale pour l'impression sous forme de livre. Autrement dit, non seulement la censure était très présente, mais même si on avait réussi à avoir l'autorisation, le roi pouvait revenir sur sa décision, suite aux cabales, notamment, dont Molière se plaignait beaucoup à cause de l'interdiction pure et simple de certaines de ses pièces.
