Vouloir rendre compte de l’évolution des formes
poétiques entre le XIXe et le XXe siècle est un projet
bien ambitieux qui consisterait, au fond, à vouloir
évoquer presque toute l’histoire des formes poétiques
depuis le Moyen Âge. Notre propos consistera plutôt
à voir comment, par une série d’étapes, le genre
poétique, qui était un des genres littéraires les plus
fortement « codés », a subi une série de mutations
décisives au cours de cette période, au point que
le langage poétique a investi la quasi-totalité
du champ de l’écriture, et que son dynamisme
est marqué, à la fois, par la variété des grands
créateurs, par l’originalité formelle des œuvres
et par la profondeur des réflexions et des expériences