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Bonjour lire le texte
Cela dura jusqu’au jour où dans
l’immeuble que j’habitais depuis de
longues années, on découvrit un matin
une sexagénaire retraitée asphyxiée par le
gaz ; elle s’était tuée parce qu’on avait
perdu les trente mille lires de sa pension
qu’elle avait touchée la veille (et qui
avaient fini dans mes mains).
Assez, assez ! pour ne pas m’enfoncer
dans l’abîme, je devais me débarrasser de
mon veston. Mais non pas en le cédant à
quelqu’un d’autre, parce que l’opprobre
aurait continué (qui aurait pu résister à un tel attrait ?). Il devenait indispensable de le détruire.
J’arrivai en voiture dans une vallée perdue des Alpes. Je laissai mon
auto sur un terre–plein herbeux et je me dirigeai droit sur le bois. Il
n’y avait pas âme qui vive. Après avoir dépassé le bourg, j’atteignis
le gravier de la moraine. Là, entre deux gigantesques rochers, je tirai
du sac tyrolien l’infâme veston, l’imbibai d’essence et y mis le feu.
En quelques minutes il ne resta que des cendres.
Mais à la dernière lueur des flammes, derrière moi – à deux ou trois
mètres aurait–on dit –, une voix humaine retentit : « Trop tard, trop
tard ! » Terrorisé je me retournai d’un mouvement brusque comme
si un serpent m’avait piqué. Mais il n’y avait personne en vue.
J’explorai tout alentour sautant d’une roche à l’autre, pour
débusquer le maudit qui me jouait ce tour. Rien. Il n’y avait que des
pierres.
Malgré l’épouvante que
j’éprouvais, je redescendis dans la
vallée, avec une sensation de
soulagement. Libre finalement. Et
riche, heureusement.
Mais sur le talus, ma voiture
n’était plus là. Et lorsque je fus
rentré en ville, ma somptueuse
villa avait disparu ; à sa place un
pré inculte avec l’écriteau
« Terrain communal à vendre. » Et
mes comptes en banque, je ne
pus m’expliquer comment, étaient
complètement épuisés. Disparus de mes nombreux coffres–forts les
gros paquets d’actions. Et de la poussière, rien que de la poussière,
dans la vieille malle.
Désormais j’ai repris péniblement mon travail, je m’en tire à grand–
peine, et ce qui est étrange, personne ne semble surpris par ma
ruine subite. Et je sais que ce n’est pas encore fini. Je sais qu’un jour la sonnette
de la porte retentira, j’irai ouvrir et je trouverai devant moi ce
tailleur de malheur, avec son sourire abject, pour l’ultime règlement
de comptes.
Dino BUZATTI, « Le Veston ensorcelé », dans Le K, 1966.
Question
1. Quel est L'événement qui détermine le héros à se débarraser de son veston?
2. Pourquoi la voix lui dit elle qu'il est trop tard? Merci
question 1 : l'évenement qui détermine le héros a se débarrasser de son veston est qu'on découvrit un matin une sexagénaire retraitée asphyxié par le gaz . Donc pour ne pas s'enfoncer dans l’abîme il , se débarrassa de son veston
question 2 : La voix lui dit qu'il est trop tard car il ne peut plus se débarraser du veston ensorcellé
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