Bonjour,
A l'automne 1789, un marchand de vin champenois écrit à sa cousine qui est religieuse dans un couvent normand.
" Ma chère Gisèle,
J' ai été le témoin, hier, d'un événement important qui révèle les tendances actuelles de notre société. Je partais pour livrer quelques barriques de vin à un client de Reims, c'est Julie, la vieille jument, qui tirait le chariot.
Arrivé près d'un pont, je vis, sur l'autre rive, un carrosse qui allait l'emprunter en sens inverse, distrait, j'engageais l'attelage sur l'étroit passage ce qui a obligé la compagnie du carrosse à attendre.
A peine arrivé de l'autre côté du pont, je fus saisi par quelques laquais qui me conduisirent près d'un seigneur très fâché d'avoir dû attendre à cause d'un pauvre marchand, il voulut me faire donner la bastonnade... j'ai eu peur.
A ce moment, un groupe de soldats qui se rendaient en Bretagne est arrivé, l'officier a interrogé le baron et il lui a fait rudement remarquer que si je m'étais présenté le premier sur le pont, c'était à moi de passer le premier, que tous les citoyens étaient égaux, qu'il n'existait plus de privilèges et de favoritisme.... j' ai pu reprendre ma route, sans autre tracas.
Serait-il vrai que nous puissions vivre dans une société plus juste ? Les hommes seraient-ils enfin égaux et libres ? Tu te rends compte ? cela serait formidable, je n'ose y croire.
Je crains une réaction de la part des puissants, le baron m'a lancé un regard meurtrier quand ses valets m'ont relâché...
J'espère que tu vas bien, maman m'a demandé.... etc."
Voilà, j'espère avoir pu t'aider. Bonne journée.
