C'est un souvenir qui me fait sourire, aujourd'hui encore. C'était, il y a quelques années, un mois de décembre plutôt froid. Je venais de me coucher après avoir regardé à la télévision avec mes parents un conte des Frères Grimm. Je n'ai gardé en mémoire le titre du conte que nous avait proposé la chaîne, ce soir-là. Mais il me semble que quelques scènes du téléfilm m'avaient un peu effrayé. Cependant, je ne l'avais pas dit aux miens qui se seraient bien moqué de moi gentiment.
Il faisait donc froid quand je gagnai mon lit. Un vent assez fort secouait les arbres qui entouraient notre maison. Malgré cela, je m'endormis bientôt.
A un moment donné, je ne sais plus quand exactement, quelque chose me tira de mon sommeil. Ce fut d'abord un bruit sourd. Je me secouai avant d'ouvrir les yeux et de tendre l'oreille. A ma grande surprise une forme étrange se balançait sur les vitres de la fenêtre. J'étouffai un cri, la main sur la bouche. La forme continuait à se mouvoir dans le clair-obscur de la chambre.Brusquement le film que j'avais regardé avant d'aller dormir me revint à l'esprit. Je me mis à trembler, la sueur perlant de mon front, la bouche ouverte comme pour avaler de l'air car j'avais le curieux sentiment que je ne pouvais plus respirer , en tout cas que j'avais des difficultés à inspirer normalement. Aucun son ne semblait sortir du fond de ma gorge. La gorge nouée, je sentais mon pauvre coeur battre la chamade comme si ma poitrine allait éclater. Je sentais mes dents claquer sous l'emprise de la peur. Etait-ce un cauchemar que je vivais ou quelque de réel ?
Puis, la forme semblait grandir en faisant de grands gestes avec ce qui paraissait être des bras.Dans mon imagination, je l'entendis même ricaner ! L'idée simple d'allumer la lampe de de chevet pour éclairer la chambre ne me traversa pas l'esprit, j'étais comme hypnotisé (e) par le spectacle d'épouvante qui se présentait en face de moi. Je perdais mes moyens.
Puis tout à coup, je poussai un grand cri m'apercevant que la chose se rapprochait, un cri qui surprit et réveilla toute la maison..Alors, j'entendis des bruits de pas précipités, monter les escaliers. On frappa à ma porte à coups redoublés; elle s'ouvrit quelqu'un appuya sur l'interrupteur d'entrée et la lumière illumina ma chambre. Mes parents étaient là, inquiets. J' écarquillai les yeux: il n'y avait rien dans ma chambre, aucun fantôme, aucun esprit malfaisant, aucune forme étrangère. On me questionna en me laissant le temps de reprendre mon souffle et mes esprits. C'est avec un large sourire que mes parents de rassurèrent. Ce n'était qu'une ombre formée par le feuillage des arbres que le clair de lune portait à travers les vitres de la fenêtre, le vent soufflant dehors ajoutait au balancement par intervalle de la forme." Ouf", me dis-je, un peu confuse d'avoir cédé à la peur panique pour une raison aussi futile.
Aujourd'hui encore, il m'arrive d'y penser en riant de moi-même et de mon comportement enfantin ce fameux soir, principalement lorsque je me retrouve à relire un conte de Grimm !
