Bonjour,
XI) Les lois accuseraient, s'il s'évadait, de vouloir les détruire, et donc de vouloir détruire l'Etat. Un état ne peut pas exister si les citoyens ne respectent pas les lois.
XII) Qu'aurait Socrate à reprocher à l'Etat et à ses lois ?
Les lois ont marié ses parents et lui ont donc permis de naître. Puis les lois lui ont donné accès à l'éducation, à la musique, au sport.
Socrate peut-il nier qu'il est ainsi devenu l'enfant et l'esclave des lois ?
Aurait-il davantage de droits sur les lois qu'il en a eu sur son père ?
Même si les lois voulaient le détruire, Socrate aurait-il le droit de tenter de s'y opposer.
La patrie est plus précieuse que ses parents et ses aïeux. Il faut se soumettre à la sagesse des lois comme le feraient les dieux et les hommes sensés, se soumettre même aux souffrances qu'elles décident. La violence, c'est de s'opposer aux lois car elles sont la vérité. La seule opposition possible est celle définie par les lois.
Les lois n'autorisent-elles pas tout citoyen à quitter librement Athènes ?
Dès lors y demeurer n'engage-t-il pas tout citoyen à respecter les lois ?
XIV) Socrate n'est-il pas jamais sorti de la Cité, sauf à peu de fois ? Socrate n'a-t-il pas eu lui-même des enfants à Athènes ?
N'a-t-il pas lui-même refusé de voir sa peine commuer en exil, arguant que la mort ne lui faisait pas peur ?
Tenter de s'échapper lui ferait perdre son statut de citoyen pour le ramener à celui de simple esclave.
N'a-t-il pas eu le temps, à son âge, de réfléchir à son attachement pour Athènes et donc pour les lois qui font la Cité.
Fuir maintenant le rendrait ridicule, lui qui n'a jamais eu le goût de visiter d'autres lieux et de connaître d'autres lois.
XV) Partir dans une autre cité le transformerait en fuyard, en ennemi, pour les citoyens de Thèbes ou de Mégare, sans compter l'exil qui toucherait tous ses amis.
Comment pourrait-il rester Socrate en niant tout ce qui l'a construit, la justice, la vertu et la légalité des lois ?
Et s'il partait plus loin, en Thessalie, imagine-t-il qu'il échappera à la médisance, à l'humiliation, à l'obligation de flatter (...) qui conduit à vivre en esclave.
Et puis il devra laisser ses enfants. Et si ses amis s'en occuperont, ils le feront tout autant s'il accepte la mort que les lois ont décidée pour lui.
Et enfin, arriver chez Hadès en n'ayant pas respecter la justice serait un risque car lois du royaume des morts sauraient sa volonté de détruire les lois.
