Bonjour,
bonjour les parents,
je vous écris ce soir car je ne sais ce que je serai devenu demain.Le chef est passé dans les tranchées pour nous faire part d la décision du commandement armé :"attaque demain à l'aube de la côte 121"
J'ai bien reçu votre colis et je l'ai partagé avec les potes, cela nous a ragaillardi.depuis dix jours , il ne fait que pleuvoir .Je patauge dans la gadoue et mon uniforme est toujours trempé , il n'a pas le temps de sécher dans les abris.Enfin , c'est mieux que le mois dernier où il a gelé à pierre fendre.
Pendant les courts moments de repos , j'essaie de retirer les poux qui grouille sur mon corps, quant à ma barbe j'ai décidé de ne plus la tailler: les couteaux ne sont plus aiguisés et j'arrache de la peau ;Tant pis si on m'appelle le poilu.
Hier, mon pote Paul est parti en patrouille le long des tranchées avancées.A un moment on a entendu une fusillade et Paul n'est pas revenu. Cela fait que le10 émé gars parmi ceux de la compagnie qui sont arrivés à Verdun avec moi qui disparait.
La semaine dernière tout un groupe de bidasses a déserté .ils en avaient mare de tuer et de risquer leur peau pour les autres planqués dans les quartiers généraux.
Pour la nourriture , je mange parce qu'il faut manger mais c'est vraiment le rata .
Si vous voyez Louise , embrassez la pour moi.Je pense souvent à elle .Le temps est long .
Ah voilà la cantine qui arrive ;Ce soir tournée de vin comme avant chaque assaut.
Mes parents , je vous embrasse à bientôt
