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Sagot :
Bonsoir,
Si
faire l'expérience du réel c'est intuitionner le monde, alors l'expérience
sensible peut être le chemin adéquat pour atteindre la vérité. En effet,
l'expérience est avant tout sensible avant que d'être raisonnée. Cette pratique
requiert néanmoins une certaine éducation des sens. Ainsi l'expérience comme
expérience sensible a pu être choisi comme la juste voie menant à la vérité
comme le montre le travail des empiristes.
L'expérience du réel s'origine dans l'expérience
sensible, c'est-à-dire que notre expérience du réel est fondée sur nos
sensations. L'expérience est alors constante car elle prend en ligne de
compte chacune de nos sensations qu'elle soit visuelle, auditive, gustative,
tactile ou odorante. Cela signifie donc que dans la recherche de la vérité nous
commençons par faire des expériences simples voire communes. Notre première
expérience est celle de la réalité qui nous est la plus proche, la plus
familière. Ainsi nous pouvons prendre l'image de l'enfant : pour se
confronter à un monde qui lui est inconnu, l'enfant commence par porter tout
les objets à sa bouche. Il se saisit de la réalité qui l'entoure
grâce à son sens du tact, les objets passe de sa main à sa bouche afin d'en
connaître toutes les dimensions. L'expérience permet ainsi d'intuitioner un
monde qui nous est inconnu. C'est par des expériences qui peuvent nous paraître
simple, une fois qu'elles sont assimilées, que nous connaissons le monde et ça
réalité. Ma main qui me brûle lorsqu'elle touche la vitre du four m'indique la
réalité thermique de ce qui m'entoure et me pousse à y être attentive.
C'est par des expériences en commun que nous pouvons être amenés à
prêter plus d'attention à nos sensations et à ce qu'elles nous indiquent. Elles
conduisent également à réfléchir aux phénomènes qui sont à leur origine. Ainsi,
tant que je n'ai pas mis ma main sur le four, je ne me méfie d'une brûlure, et
pourtant une fois brûlée, je comprends que les consignes de mes parents
n'étaient pas de vaines paroles mais qu'elles sont le résultat de l'expérience
commune. Il semble donc que l'expérience en tant qu'expérience sensible soit
valable pour cheminer vers la vérité.
Aussi, cette expérience apparaît comme donnée en ce sens qu'à première vue nous
sommes des sujets passifs de l'expérience sensible. Or cette expérience est
déjà construite par une éducation préalable de nos sens. En effet, dans la
connaissance que nous avons grâce à l'expérience sensible tout est appris.
C'est ce que développe Alain dans Éléments de philosophie,
dans la section" De la connaissance par les sens" il consacre un
chapitre à l'étude de l'éducation des sens.
Dès lors les empiristes défendent la thèse selon
laquelle nous pouvons faire confiance à nos sens, c'est-à-dire accréditer le
contenu même de la perception comme donnée immédiate et sensible au fondement
de la connaissance. Ils choisissent en effet de privilégier un fondement
sensible pour ériger leur connaissance, et donc être au plus près de la vérité,
plutôt que de bâtir leur savoir sur l'entendement. Font parties des idées
innées, plaçant ainsi Leibniz dans la lignée de Descartes. Pourtant
les secondes dites "de faits" semble se rapprocher de
l'empirisme en ce sens qu'elles se fondent sur l'expérience
sensible et l'intuition. Dès lors, la position de Leibniz nous invite à nous
méfier de nos sens et à laisser une plus grande place à l'entendement.
Nous pouvons donc mettre en doute cette prédominance de l'expérience sensible
au vu de la multiplicité des vérités atteignables. En outre, si l'expérience
sensible permet de parvenir à une vérité matérielle ou concrète, elle demeure
faible quant aux connaissances qui nécessite une certaine capacité
d'abstraction.
L'expérience comme combinaison de nos capacités d'entendement et de sensibilité
est donc une voie valable pour atteindre la vérité. Cependant, nous avions pu
émettre l'hypothèse d'une multiplicité des vérités dans le sens qu'il existe
des vérités d'ordres différents : l'ordre sensible, métaphysique,
mathématique … Mais il y a aussi des vérités que l'expérience comme expérience
de la vie humaine peut atteindre là où l'expérience kantienne s'arrête.
Il est donc des expériences qui sortent du champ du sensible et des
mathématiques pour s'ouvrir à autrui, et nous mener à une vérité de notre être.
L'attention requise dans chacune de ces expériences concourt à l'élévation de
l'homme vers le Bien comme le représentait Platon dans son échelle menant au
soleil du Bien. L'homme en montant les barreaux de l'échelle platonicienne
franchit différents seuils de la vérité grâce, en partie à l'expérience qui lui
permet finalement d'accéder au Bien.
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