Bonjour,
Dans la mesure où en travaillant l’homme produit et reproduit les conditions nécessaires à sa vie biologique, nous pouvons en déduire un lien de causalité entre le travail et le bien-être. Le bien-être est bien ce sentiment de plénitude intérieure que l’on ressent lorsque nous ne sommes plus "tiraillés" par les besoins naturels. Dans sa Lettre à Ménécée, Épicure conseille de chercher le bonheur (la quiétude du corps et de l’esprit) du côté de la satisfaction des désirs nécessaires et naturelles. L’antithèse du bonheur étant la souffrance et l’inquiétude, il convient d’éviter ces derniers en rejetant tous les désirs vains et non nécessaires.
Afin d’assurer la permanence du bien-être (l’agréable état de réplétion), il convient de travailler pour ne produire que ce qui est nécessaire et suffisant.
Travailler davantage que ce qu’il nous faut pour satisfaire les désirs naturels et nécessaires, c’est entrer dans la démesure et ainsi dans un état de souffrance. Inversement moins travailler que ce qui est nécessaire au bien-être revient à mettre en péril la recherche du bonheur. Il nous faut donc conclure ici que la quantité de travail doit être proportionnée au niveau de production des biens nécessaires au bien-être. Travailler plus ou travailler moins que ce qui est nécessaire et suffisant au bien-être c’est souffrir.
Si le bien-être est la finalité du travail et en même temps la norme qui permet de mesurer la quantité de travail nécessaire, alors ne pas travailler n’engendre pas nécessairement un mieux-être. Si la quantité de travail excède celle indispensable à la production de biens nécessaires au bien-être alors le travail induit une peine et une souffrance qui risquent de nuire au bien-être. La souffrance au travail et du travail ne serait plus compensée par l’état de plénitude du bien-être. Il faut alors aussi reconnaître que le travail est une souffrance inévitable, un passage obligé en vue d’un bonheur plus grand que si l’on n’avait pas travaillé.
