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Sagot :
Bonjour,
On a toujours utilisé l'art dans un but précis et ce quelque
que soit
le genre littéraire auquel appartient une œuvre ou son contexte historique.
Le plus souvent elle a fait bouger l’histoire et la mentalité de l’Homme
en lui apportant, de par son engagement, lumière et en l’encourageant à se
rebeller. Cependant, celle-ci ne porte pas nécessairement de message
particulier et peut être utilisée simplement d’un point de vue objectif pour
émouvoir le lecteur.
L'art à toujours été considéré comme un élément
majeur de la société et ce, peu importe l’époque. Instrument de plaisir, il
incite à une certaine forme de rêverie, nous amuse parfois mais avant tout nous
passionne. En effet, l'art n’est pas forcément porteur d’un message ou d’une
idée, il peut amplement se suffire à lui-même et juste divertir un public.
C’est la théorie de "l’art pour l’art" que soutiendra d’ailleurs
Théophile Gaultier. La poésie, par exemple, en est un parfait aperçu. En
effet, avec les rythmes et les différents procédés stylistiques employés par
l’auteur, celui-ci va pouvoir raconter une histoire de façon agréable et
émouvante sans y glisser un message particulier. Il n’y a alors dans son œuvre
nul autre but que de sensibiliser le lecteur à la beauté d’un poème. Ainsi Paul
Verlaine (tout comme Rimbaud et Gaultier), dans son sonnet Après trois ans,
décrit les souvenirs que lui évoque son jardin d’enfance sans aucun engagement
politique ou social. La littérature peut donc être simplement
conçue comme un moyen de divertir le lecteur, un moyen propice à l’évasion et
non comme une œuvre engagée.
D’autre part, l'art peut ne pas être une marque de subjectivité mais
simplement un constat, un rapport de faits tout ce qu’il y a de plus objectif.
Les naturalistes d’ailleurs s’engagent à ne montrer le monde que tel qu’il est,
ni plus ni moins, à rapporter de manière neutre et logique des événements
actuels dont ils ont été témoins. Faisant du monde ouvrier leur sujet de
prédilection, beaucoup d’œuvres, comme celles de Zola sur les miniers, font
réfléchir sans même défendre aucune cause, en témoignant simplement plaisamment
de leur époque, comme un artiste peindrait un paysage sans y glisser sa touche
personnelle. Ainsi, la littérature peut n’être qu’une sorte de photo, une
peinture objective de la société et du monde réel tel qu’on le voit et non tel
qu’on pourrait se l’imaginer.
Enfin, nous avons vu précédemment que
l'art engagé pouvait mener
à une mutinerie, à un soulèvement. Cependant, celui-ci peut très bien mener au
cheminement inverse et inciter une catégorie de personne à l’assujettissement
total. En effet, bon nombre d’auteurs opposés à un changement des mœurs ont
publié des œuvres qui creusent les inégalités et insistent sur certains
rapports de supériorité. Jean-Jacques Rousseau, par exemple, radicalement opposé
à la libération des femmes, défend une opinion des plus sexistes quant à leur
rôle au niveau social et familial. C’est alors que dans L’Emile ou De
l’Education (1762), il témoigne de la réflexion générale de l’époque sur la
condition féminine et réduira même son rôle à un rôle purement domestique et
son éducation. Ce texte comme beaucoup d’autres écrits ont encouragé la
présence du sexisme dans la société et ont été l’une des causes de l’obtention
si tardive par la femme de certains droits primordiaux.
On peut donc en conclure que la poésie out toute forme d'art, peut
révolter un peuple, changer le monde tout comme elle peut avoir une visée
uniquement esthétique voir une visée au penchant conformiste. Ces idées, toutes
les trois opposées, sont défendues avec conviction par certains auteurs
d’époques plus ou moins distantes et donc par des formes d’écritures plus ou
moins modernes. En effet, si la littérature peut entraîner une révolte on peut
très bien considérer que son renouvellement incessant, son envie continuelle de
se réinventer, est une sorte de révolte de la littérature contre elle-même. On
condamne les méthodes anciennes et favorise une sorte de révolte
esthétique avec l’apparition de nouveaux courants réformateurs, ce qui se
traduit dans l’histoire par la lutte entre les partisans Modernes et les
Anciens ou encore par l’arrivée subite du surréalisme de Breton en littérature.
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