Bonsoir,
Voici ce que je te propose pour compléter ce que tu as déjà fait, ce ne sont que quelques suggestions complémentaires:
1.a. Analysez la situation d'énonciation de ces Mémoires : qui parle ?
C'est un texte autobiographique donc la narratrice est également l'auteure qui est... Simone de Beauvoir.
La narratrice fait un récit qui s'adresse à des lecteurs potentiels.
Le texte est écrit à la première personne : "Je ne connaissais pas la gravité' ligne 1. "Je ne l'avais pas commis Ligne 2.
Le paratexte (au début avant le texte) nous donne des indications sur l'oeuvre dont est extrait ce passage : "Mémoires d'une jeune fille rangée, évoque l'enfance... Simone de Beauvoir romancière et philosophe".
1.b Quelles sont les formes de discours en présence ?
Les textes sont généralement composés de différents types (ou formes) de discours. Le type de discours dépend de l’intention de celui qui produit l’énoncé, du but qu’il se fixe.
Il y a cinq types de discours: narratif, descriptif, argumentatif, explicatif, injonctif.
Dans cet extrait nous avons un discours narratif et argumenté. En effet la narratrice (et auteure) raconte un souvenir de sa petite enfance : on note la présence de repères /indicateurs temporels et connecteurs temporels → verbes d’action - passé simple ou présent.
mais l'auteure s’analyse et se justifie à travers ce
récit :
- présence d’une thèse (ce que pense le locuteur sur un sujet) soutenue par des arguments (idées avancées pour démontrer que la thèse est juste) eux-mêmes soutenus par des exemples (faits concrets pour illustrer les arguments)
- Présence du locuteur dans son énoncé: jugement, opinion.
on peut en conclure que ces deux discours (narratifs et argumentatifs) sont deux caractéristiques de l’autobiographie.
1B. (suite) Pourquoi le dernier paragraphe se distingue t-il des deux premiers.
Le dernier paragraphe est une analyse en rétrospective (c'est-à-dire de l'adulte que la narratrice est devenue sur l'enfant qu'elle était), en effet l'auteure, des années après les faits (au moment où elle écrit) cherche à faire le lien entre le passé et le présent quant à son caractère, ses réactions face à des situations précises pour donner un sens ou pour expliquer son comportement, sa personnalité, ce qu'elle est devenue et pourquoi elle s'est construite de cette manière là.
2. quelles sources d'information la narratrice utilise-t-elle pour restituer ses souvenirs d'enfant ?
Dans une autobiographie la mémoire est évidemment importante mais pas infaillible, de plus il est a noté que l'analyse face à une situation donnée est différente vue par une enfant ou vue par une adulte. On note également que les récits rapportés par la tante différent de ce que l'auteur enfant se souvient, sur le fait par exemple que "Louise ne pleurait jamais et qu'elle n'avait pas de brebis", l'enfant soupçonne que l'écriture lors d'un récit utilise des images (des métaphores) mais elle n'en saisit pas bien l'intérêt.
2. (suite) Comment fait elle revivre l'ampleur de sa colère ?
L'auteure utilise le présent de narration et de plus le lexique relatif à la colère (crises furieuses, violette et convulsée, coup de pied) puis emploi du verbe "hurler" à plusieurs reprises : en hurlant, je hurle, je hurlais.
3. Devenue adulte, quels arguments l'auteure avance-t-elle pour expliquer "la raison et le sens de [ses]rages" (ligne 27)
L'auteure l'explique par son caractère vif et rebelle, elle refuse les ordres non justifiés ou qu'elle ne s'explique pas comme par exemple le fait qu'on épluche une pêche et pas une prune, pourquoi ? Ce manque d'explication crée des rages, elle refuse d'obéir aux ordres si elle ne les comprend pas ou ne reçoit pas un justificatif ;
3. Quel portrait fait-elle d'elle même ?
Ce texte nous montre comment s'est construit le mythe de la personne rebelle qu'était Simone de Beauvoir à travers
l’autoportrait et où elle mesure le chemin parcouru.
Elle analyse à travers ce récit d’enfance l’éducation à cette époque (plus spécialement celle des filles) le fait qu'on expliquait pas les raisons pour laquelle on devait ou ne devait pas faire telle ou telle chose, seule l'obéissance à ses parents comptait, c'était là le critère essentiel de la "bonne" éducation d'une jeune fille ce que Simone refusait : elle voulait juste "comprendre"
Simone de Beauvoir mène une réflexion sur le sens de la vie et l’ importance
de la rébellion pour se construire : femme docile ou femme rebelle ?
On note l'utilisation du présent d’énonciation et le présent de vérité
générale.
Le titre de l'ouvrage "Mémoire d'une jeune fille rangée" à lui seul évoque ce côté formaliste et absconse de la contrainte qu'était alors l'éducation des jeunes filles au début du XXème siècle et contre lequel s'est battue Simone de Beauvoir toute sa vie dans le but de "libérer" les femmes.
J'espère t'avoir apporté l'aide que tu souhaitais...
