Bonjour
Je me rappelle comme si c'était hier de mon premier jour de carême. J'avais à peine neuf ans quand mes parents m'ont persuadé à faire le jeûne. Je me voyais déjà comme un grand faisant son devoir religieux. Une ambiance de fête régnait dans ma famille. C'était la veille du 27éme jour du carême (nuit du destin). Je m'étais réveillé tôt le matin pour prendre le "shor" , sorte de repas du matin me permettant de bien résister à l'abstinence alimentaire de la journée. Jeûner était pour moi un défi. La journée me paraissait longue. Tantôt je dormais , tantôt je regardais la télévision et les heures s'écoulaient très lentement à mon goût. Ces divertissements étaient bien loin de me faire oublier ma faim et ma soif. Une heure avant la rupture du carême, mon père m'emmena au centre-ville acheter les gâteaux (chamia et zlabia) tant désirés en ce mois sacré de ramadan. À notre retour, j'entendais le muezzin mettant fin à mon abstinence. Je lâchais la main de père et courait vite à la maison où m'attendait des plats exceptionnels! Je mangeais et buvais comme un ogre affamé. Cette expérience sociale et spirituelle m'a vraiment marqué. Eh bien voilà ton récit et bon ramadan.
