Loisel, après avoir passé des heures à inspecter chaque centimètre carré des rues où lui et Mathilde étaient passés plus tôt dans la soirée, rentra finalement bredouille et dit à Mathilde :
<< Je ne l'ai pas trouvé...
- Tu as bien regardé partout ?
- Oui j'ai regardé vraiment partout mais je n'ai rien vu je te dis !
- Ne t'emporte pas comme ça ! Je voulais seulement être sur...
- Nous n'en serions pas là si tu avais fais plus attention !
- Tout est donc de ma faute alors ?
- Parfaitement ! >>
Suite à cet échange mouvementé, ils partirent chacun de leur côté pour dormir, en s'assurant d'être le plus loin possible l'un de l'autre dans le lit. Mais ils ne réussirent pas à trouver le sommeil.
<< J'ai un ami, dit soudain Loisel, qui conduit des fiacre dans toute la ville, je vais aller lui demander s'il n'a pas vu ou entendu quelqu'un parler de la rivière.>>
II s'habilla rapidement et partit, il était tout juste six heures. Il questionna son ami mais celui-ci n'avait rien entendu où vu car la veille en effet il n'avait pas travaillé et était resté chez lui auprès de sa femme souffrante.
Loisel était désespéré, il décida d'aller faire la tourné des bars afin d'entendre si quelqu'un se vanterait d'une telle découverte que celle de la rivière de diamant.
Sur place il commanda un verre, puis un autre, et un autre... Il voulait en profiter pour se changer les idées et essayer de se détendre un peu après le stress que la nuit précédente lui avait engendré. Les heures passèrent, il était bientôt midi. Loisel n'ayant rien entendu d'intéressant prit son manteau et partit en titubant.
Seulement, à peine eut-il franchit la porte du bar qu'un cheval fou qui s'était échappé le piétina si violemment que le pauvre homme en mouru sur le coup.
Lorsque Mathilde apprit plus tard vers treize heure, par une voisine, ce qui venait de se passer, elle se précipita hors de chez elle a toute hâte pour aller rejoindre son mari. Mais il n'était plus là, on l'avait déplacé sur un terrain vague derrière l'église en attendant de l'enterrer. Mathilde était inconsolable.
Finalement les jours passèrent, et Loisel fut enterré dans le cimetière situé au nord de la ville. Après ce moment riche en émotion pour Mathilde, qui était rongée par les remords de ne pas avoir pu se réconcilier avec son mari de son vivant, elle appela un fiacre pour la ramener chez elle.
Une fois à l'intérieur, elle posa sa tête sur ses genoux comme une enfant et continua de pleurer. Mais en se baissant, elle fut aveuglée par quelque chose d'extrêmement brillant. Elle lança sa main à l'aveugle pour essayer d'attraper cette chose étincelante et eu l'immense surprise de voir dans son gant la rivière de diamant qu'elle avait perdu quelques jours plus tôt.
Elle ne s'en remettait pas, elle pleurait de joie, de tristesse, toutes les émotions remontaient en elle.
Une fois arrivée chez elle, elle fit ses valises en ne prenant que le stricte nécessaire, sans oublier la rivière de diamant, est partit s'installer dans la maison d'une de ses tantes éloignée, à plusieurs centaines de kilomètres de là. Là bas, elle s'arrangea avec un vendeur aux mœurs douteuses et lui vendit la rivière en échange d'une très coquette somme.
Grace à cet argent, elle pu repartir à zéro et devenir une femme meilleure. Elle ne menait pas la grande vie mais était heureuse et appréciée de tous dans le village. Chaque jour elle pensait à Loisel, elle avait planté en sa mémoire un arbre dans son jardin et tous les après midi elle l'entretenait en lui parlant comme elle l'aurait fait avec son mari.
