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Sagot :
Bonjour je réponds a ta question j'espère que sa t'aidera:
La production de nourriture est une activité qui fait intervenir de très nombreux acteurs : des centaines de millions dans le monde et des centaines de milliers en France. À l'autre bout de la chaîne, la consommation de nourriture concerne l'ensemble de l'humanité, soit des milliards de personnes dans le monde et des dizaines de millions en France.
Quels que soient les efforts déployés par les producteurs pour s'organiser (coopératives, groupements de producteurs, syndicats, etc.), ils sont restés jusqu'à présent très en deçà de ce qui a été accompli par les industriels des quatre secteurs décrits ci-dessus. Les plus grosses coopératives françaises ne regroupent que quelques milliers ou dizaines de milliers d'agriculteurs (Terrena, 25 000 agriculteurs sociétaires, Coopagri, 16 000). Et encore sont-elles multiproduits et multiactivités, leurs parts de marché sur telle ou telle production restant relativement faibles en Europe et même en France. Les coopératives spécialisées enregistrent de meilleures implantations (Sodiaal, fournisseur de produits laitiers, regroupe 9700 sociétaires, Champagne céréales 9000 et Tereos 12000), mais leur taille ne leur permet pas de peser vraiment sur les marchés mondiaux.
On peut constater que les coopératives de consommateurs qui ont joué un rôle important après guerre n'ont pas vraiment résisté à l'offensive des grandes enseignes. Peu survivent, essentiellement comme franchisées de plus grands groupes, de façon à pouvoir bénéficier du réseau d'achat sans lequel on ne peut plus vendre actuellement en France à un prix compétitif. La Coop Atlantique travaille ainsi avec Carrefour, celle de Normandie avec Casino, et celle d'Alsace avec Cora.
Dans les produits à haute valeur ajoutée, comme le champagne, le cognac ou les vins de Bordeaux, les entreprises extérieures au secteur de l'agriculture, en particulier issues de l'industrie du luxe, se sont emparées de nombre de grandes maisons. LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) réalise un CA de 16,5 milliards € en 2007 dont» seulement' 3,2 dans les vins et spiritueux (sous les marques Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Krug, Mercier, Yquem, Hennessy, etc.) et emploie au total 71000 personnes, dont l'essentiel travaille à des années-lumière de la vigne et ses produits.
La très forte disparité de taille des intervenants sur le marché crée donc un effet de goulot d'étranglement fortement défavorable aux producteurs (voir schéma) ; merci à Joseph MICHEL pour cette présentation.
Ce phénomène est encore accentué dans le cas des productions des pays tropicaux, destinées quasi exclusivement aux pays riches; il est alors très difficile pour les agriculteurs de s'organiser au point de maîtriser le commerce international, ce qui permet à quelques grandes entreprises de capter l'essentiel de la valeur ajoutée.
Pour le cacao, on compte 14 millions de producteurs et des centaines de millions de consommateurs, mais seulement quelques intermédiaires. À Londres, par exemple, le nombre de sociétés de négoce est passé de trente en 1980 à une dizaine en 1999. Trois sociétés dominent à elles seules 40 % du commerce international et de la première industrialisation: Cargill, ADM et Barry Callebaut. Derrière elles, cinq entreprises d'élaboration du produit fini se partagent 50 % du marché mondial : Mars, Hershey Food, Kraft Jacobs Suchard, Cadburys, Ferrero. Résultat : le producteur ne reçoit qu'environ 2 % à 4 % de la valeur finale de son produit.
Le cas du café est encore plus emblématique : 25 millions de producteurs fournissent des consommateurs qui se comptent probablement en milliards. Quatre compagnies trustent à elles seules 40 % du commerce mondial (Neumann, Volcafé, ECOM et Dreyfus), tandis que quatre autres contrôlent 45 % de la torréfaction (Philip Morris Kraft Food, Nestlé, Procter & Gamble et Sara Lee). Ces groupes conduisent l'ensemble du marché et prélèvent une bonne part de la valeur ajoutée : de l'ordre de 1,20 $ pour 1 kg vendu 3,60 $ au consommateur, sur lequel ils enregistrent 20 % à 25 % de marge bénéficiaire. Par ailleurs, trente grossistes réalisent à eux seuls le tiers des échanges, engrangeant eux aussi de fructueux bénéfices. En conséquence, le café a perdu 70 % de sa valeur d'achat au producteur depuis les années 1980. Ces énormes différences de rémunération des acteurs de la filière café ont amené les organisations du commerce équitable à intervenir de façon prioritaire sur ce marché pour tenter de rééquilibrer la situation.
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