Assis sur une chaise au bruit grinçant, évitant consciencieusement le regard du professeur, Léopold demeurait muet. Pourtant, Mr Didier, avait lu en lui tel un livre ouvert. Deux larmes coulent des yeux du petit garçon pour venir se rejoindre sur ses lèvres. La tristesse semblait avoir gagner toutes partielles de son corps pourtant, pour le professeur, il faudrait être aveugle pour ne pas distinguer cette tristesse d'une colère profonde enterrée bien profondément dans son corps. Tellement profondément que même Mr Didier ne pouvait pas la recueillir en y plongeant que son ras, non, il aurait fallu se laisser tomber dans le trou noir que représentait le garçon à lui seul. Un trou noir qui engloutissait cette faim littéraire qui s'accrochait à sa poitrine.
- Je l'ai su, dès que j'ai lu ce poème de Rimbaud, je l'ai vu.
- Qu'avez- vous vu ?
- L'étincelle, Léopold, l'étincelle. dit-il dans un soupir avant de se lever en s'appuyant sur le dossier de sa chaise. Et Léopold eut le temps de le voir réprimer un sourire bien qu’infime en disparaissant dans l'angle de la porte.
Mr Didier savait éperdument qu'il avait troublé le jeune homme mais il savait aussi que lui, vieux professeur qu'il était, n'était qu'un caillou sur se chemin de roche qu'il allait devoir traverser...
