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Sagot :

La pauvreté s’étend. Elle est devenue l’un des défis majeurs de la fin du millénaire. Elle n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte d’un accroissement spectaculaire de disparités et d’inégalités. Tandis qu’une minorité de nantis vit dans le confort moral, intellectuel et matériel du «village planétaire», une écrasante majorité de pauvres peine à seulement survivre: l’écart de revenu entre le cinquième des êtres humains les plus riches et le cinquième des plus pauvres atteignait 74 à 1 en 1997, contre 30 à 1 en 1960 (Rapport mondial sur le développement humain, PNUD, 1999). La mondialisation ne fait que renforcer cette tendance. L’écart va s’élargissant: l’accès à l’éducation, à la culture, aux services sociaux et de santé, à l’emploi et au logement n’est pas le même selon l’origine géographique ou ethnique, l’âge, le sexe ou l’apparence physique.

Ces différences renvoient dos à dos des pans entiers de société et rejettent les plus défavorisés dans la marginalisation. Ce phénomène est particulièrement grave dans nombre de pays en développement et, en leur sein, parmi la population jeune.

Que l’on ne s’y trompe pas: l’exclusion n’est pas nécessairement le lot d’une minorité.

En matière d’éducation, dans de nombreux pays en développement, le nombre des analphabètes dépasse très largement la moitié de la population et, parmi ces derniers, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes. Dans beaucoup de ces pays, notamment en Afrique subsaharienne, les taux de scolarisation dans l’enseignement primaire demeurent excessivement faibles, atteignant parfois à peine 30 % à 40 % de la classe d’âge concernée. Les 60 % ou 70 % restants qui ne peuvent accéder à l’école ne sont pas des marginaux mais ils sont pourtant bel et bien des exclus de l’éducation. Et cette exclusion précoce risque de torpiller toute leur vie future car, en toute logique, celui ou celle qui n’a pas eu la chance d’accéder à la première marche de la formation initiale parviendra rarement aux étages supérieurs. L’éducation est un processus cumulatif: plus longtemps on a été scolarisé, plus on cherchera à parfaire ses connaissances tout au long de sa vie adulte.

L’exclusion est également un processus cumulatif. Partout dans le monde. Les illettrés des pays développés – qui ont bénéficié de l’instruction obligatoire et ne sont pas totalement analphabètes, mais ne maîtrisent pas suffisamment les bases requises pour pouvoir se débrouiller dans la vie de tous les jours – pâtissent d’exclusions sociales et économiques. Ils illustrent amèrement une définition du Conseil de l’Europe selon laquelle les exclus sont «des groupes entiers de personnes [qui] se trouvent partiellement ou totalement en dehors du champ d’application effectif des droits de l’homme».

Lorsque les économies nationales sont à bout de souffle, là où les systèmes formels d’éducation ont atteint leurs limites, et pour ceux qui n’ont pu y accéder, les alternatives proposées doivent être crédibles, réalistes et de qualité. Il faut innover. C’est ce à quoi s’emploie l’UNESCO. Comme on le verra dans les exemples présentés ci-après, il ne s’agit pas de créer de nouvelles structures éducatives lourdes mais de collaborer avec les gouvernements, les partenaires de terrain et les organisations non gouvernementales pour permettre aux exclus de développer puis de renforcer leurs propres capacités.

Ce que l’éducation conventionnelle ne peut souvent plus accomplir, l’éducation non formelle de base ambitionne de le réaliser à un moindre coût et en moins de temps. Elle met en œuvre des dispositifs pratiques et fonctionnels qui intègrent l’alphabétisation et l’acquisition de connaissances de base selon des méthodes d’apprentissage adaptées à des contextes diversifiés, le plus souvent sans référence au système scolaire traditionnel.

Pour atteindre son but, cette éducation non formelle de base doit s’ancrer dans la réalité la plus quotidienne et déboucher sur des résultats immédiatement tangibles pour les apprenants. Au risque, sinon, de susciter de nouveaux rejets et des désillusions définitives.

En un mot, l’éducation contre l’exclusion consiste à donner aux gens les moyens de s’en sortir par eux-mêmes.