Bonjour,
Beauté du sens
Certains poètes choisissent les champs sémantiques agréables pour le lecteur. Les métaphores choisies accentuent toujours le choix sémantique de l’auteur. L’exemple : la poésie de Ronsard. Analyse approfondie de l’un de ses sonnets dans le recueil Les Amours de Marie, le sonnet Sur la mort de Marie, 4 : Même si le sujet de la mort est loin d’être un sujet agréable, la manière de Ronsard est de présenter la femme perdue à jamais comme une rose, une beauté. On retrouve le jeu sur les parallélismes, le jeu sur les effets de miroir et sur les contrastes (à développer).
Beauté du rythme et de la mélodie.
La beauté de la poésie peut également être sublimée par l’utilisation d’une forme littéraire bien précise qui impose certaines règles à respecter. Prenons l’exemple du sonnet, une forme fixe de quatorze vers avec l’ordre des rimes bien strict. Ronsard et du Bellay ont maîtrisé la forme du sonnet à la perfection au XVIe siècle, mais Musset ou encore Baudelaire ont repris la richesse de cette structure on créant leur propres variations. (développer avec le sonnet Correspondances de Baudelaire).
Le rythme joue aussi un rôle important, les groupements syllabiques et leur mouvement réglé et mesuré peuvent sublimer le texte lyrique. La longueur du vers, le regroupement des vers en strophes et même les rythmes internes d’un vers donnent du rythme au texte. Prenons l’exemple d’alexandrin romantique utilisé par Victor Hugo dans Les Contemplations "Tout vient et passe" ; "on est en deuil" "on est en fête".
Beauté du vers (Harmonie)
Paul Verlaine est le poète qui puise dans la musicalité des mots. Rappelons-nous son Art poétique : "De la musique avant toute chose, (…) de la musique encore et toujours".
(Développer en détail par l’analyse stylistique de la musicalité des œuvres de Verlaine, par exemple le poème C’est l’extase langoureuse (utilisation du vocabulaire qui joue tous les degrés possibles de la voix humaine : les amants murmurent, gazouillent, susurrent, on entend un cri doux… Toute la sensualité s’exprime par les effets sonores du texte).
Beauté du vers (La folie retouchée)
Baudelaire distille à la perfection des images chocs. Ce n’est pas forcément les formes classiques choisies qui sont innovantes ni les thèmes abordés. C’est l’association des mots, des images imposées au lecteur qui font de lui un poète unique et original. Sa poésie est comme une peinture, utilisant le paysage et le symbole. La figure de la femme est d’une extrême ambivalence. Dans l’Hymne à la beauté la femme vient de « Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou sirène, qu’importe ? Son regard est « infernal et divin, verse confusément le bienfait et le crime". Il nous semble que cette folie lyrique est « retouchée » dans le sens où l’artiste travaille, cisèle chaque mot et son sens. L’inspiration ne suffit pas. Baudelaire en a conscience quand il écrit : "Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence", "Tu m’a donné ta boue et j’en ai fait de l’or. »
On peut pousser l’analyse plus loin en parlant de la poésie de Rimbaud, qui voit le poète comme le voleur de feu ». Cet artiste est conscient qu’il ne maîtrise pas totalement le processus de la création poétique. Il peut être considéré comme précurseur des surréalistes. Son écriture est complexe, difficile à déchiffrer, énigmatique. Mais c’est son originalité qui la rend belle.
Il sera bien évidemment difficile d’aborder toutes les nuances du sujet. Nous avons essayé d’esquisser en quelques traits la définition de la notion insaisissable "de la beauté" de la poésie. La beauté peut naître de l’harmonie, entre le sens, le rythme et la mélodie des mots ainsi que leur construction. Mais la poésie n’est pas un calcul mathématique de certains effets du style. Elle est belle quand elle est originale, quand elle surprend, quand elle fait ressentir les émotions uniques à son lecteur. L’histoire de la littérature démontre que certains poètes que nous trouvons aujourd’hui exceptionnels n’étaient absolument pas reconnus dans leur époque. A l’inverse, certains poèmes avaient un succès incroyable au moment de leur édition mais le lecteur contemporain peut les considérer comme désuets. Le contexte historique joue bien évidemment un rôle dans la perception de l’œuvre littéraire. Et la culture personnelle de chaque lecteur, ses connaissances, ses expériences peuvent également changer la perception des mots. Le beau est donc une notion assez subjective dans la poésie.
