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Sagot :
Bonsoir,
Le travail peut asservir l’homme, l’aliéner.
En effet il peut tout d’abord être vu comme une contrainte. D’après le mythe prométhéen le travail est une nécessité liée à notre survie, il est donc contraint. De plus, dans la Bible, Dieu chasse Adam et Eve du paradis et les condamne à travailler. Dans ces deux cas, le travail est forcé. Selon Rousseau les hommes ont inventé l'arc et la flèche, la ligne et l'hameçon parce que "les hivers longs et rudes, les étés brûlants qui consument tout exigèrent d'eux une nouvelle industrie". C'est dire que c'est l'hostilité de la nature qui a contraint l'homme au travail et que, sinon, il "coulerait des jours paisibles". Le travail est seulement destiné à la survie de l’homme. On peut adapter cette idée à notre société contemporaine d’aujourd’hui : l’homme travaille, en premier lieu, pour gagner sa vie et ainsi pouvoir subvenir aux biens de première nécessité c’est à dire pouvoir se nourrir, se loger et se vêtir. Sinon pourquoi les hommes se sont-ils mis à travailler un jour si ce n’est pas dans le but initial de pouvoir survivre au monde qui l’entoure ?
Un autre moyen de voir qu’il est contraint est de monter qu’il est imposé à tous par des horaires précis et de ne pas les respecter c’est transgresser les règles du travail.
Dans les sociétés traditionnelles grecques le travail était réservé aux esclaves, il était signe de servitude. En effet le travail était tenu pour une activité sans noblesse, sans intérêt, bonne pour un être qui par nature ne pouvait pas prétendre à l’exercice d’une activité plus noble. Les hommes étaient donc aliénés de leur travail. A partir du XVIIe siècle le travail se dépersonnalise. La première révolution et la naissance de la machine bouleversent les rapports de l’homme au travail. L’homme est remplacé dans son travail par la machine-outil qui exécute toute seule les taches : l’ouvrier n’est plus producteur mais opérateur. Marx parle alors d’aliénation et de dépossession car le travailleur ne peut plus donner de sens à son travail, il est dépossédé du fruit de celui-ci et ainsi de soi-même. L’hyperspécialisation du XXe siècle instaure la rationalisation à outrance de la division des taches (taylorisme) qui aboutit à réduire le travail d’ouvrier à un acte parcellisé, répétitif, aliénant. G. Friedmann par de "travail en miettes", "les techniques se sont multipliées, compliquées, renforcées" que l’on ne parle désormais non plus de progrès mais d’aliénation, d’exploitation du salarié. L’homme ne trouve plus aucune satisfaction personnelle dans son travail, il y a aliénation.
Pour finir, le travail présente des effets négatifs sur l’homme et sa société. En effet, la technique est devenue un instrument de domination et d’exploitation de la nature mais aussi de l’homme. La technique qui a amélioré les conditions de vie des hommes est devenue si complexe qu’on a l’impression que ce n’est plus l’homme qui instrumentalise et transforme la nature mais qu’il est lui-même instrumentalisé, envahi et dépassé par ses propres inventions. L’homme devient lui-même objet de transformation et doit faire face à de nouvelles interrogations, de nouveaux enjeux (nucléaire par exemple). Heidegger lui souligne le fait que la nature n’est plus respectée mais provoquée, c’est à dire défiée, appelée à être exploitée sans cesse et à livrer son énergie. A ce rythme, l’homme contribuera donc à l’épuisement de ses ressources d’ici peu. Enfin selon Marx, le travail contribuerait à l’augmentation des inégalités sociales et à la mise en place de classes sociales.
Cependant, ce sont peut-être davantage les conditions de travail qui sont aliénantes que le travail en lui-même.
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