Je rentrais de l'école comme tous les jours lorsque mon regard fut attiré au détour d'un étroit sentier par une étrange demeure que je n'avais jamais remarquée auparavant. C'était un vieux manoir de style victorien, à l'allure lugubre. Les murs de vielles pierres s'effritaient par endroits cachés sous le lierre grimpant et le toit semblait sur le point de s'effondrer au moindre souffle du vent. Ce manoir avait l'air d'être complètement abandonné mais une atmosphère étrange pesait sur ce lieu. Sa silhouette sombre se dressait devant moi. Intrigué je m'avançais comme attiré par une force invisible. Une peur sourde m'étreignait le coeur lorsque mes pieds se plaçaient l'un devant l'autre me rapprochant chaque fois un peu plus de cet endroit de malheur. Figé devant la grande porte en bois massif, ma main se posa sans que je ne puisse la retenir sur la poignée en fer forgé de la vieille bâtisse et ouvrit la porte dans un grincement à couper au couteau. Je me faufilais à l'intérieur mon coeur battant à tout rompre. Soudain la porte se ferma sèchement derrière moi. Je me trouvais dans un immense hall. Je mis quelques minutes à m'habituer à l'obscurité puis commençai à observer ce qui m'entourait. Un escalier en colimaçon, des murs écarlates couverts de vieux bibelots poussiéreux, de vieux livres aux coins écornés éparpillés un peu partout, des toiles d'araignées et d'anciens meubles de style rococo gisaient, abandonnés dans cette pièce sans âme. Rassuré, je me dirigeais vers une petite porte couleur crème continuant mon expédition. Je me retrouvais dans un petit salon. Les murs étaient recouverts de tapisseries un peu démodées, et de photographies. Un magnifique piano, se tenait au milieu de la salle. Mon regard fut attiré par un cadre ancien représentant une jeune femme tenant un enfant dans ses bras, elle paraissait ancienne et certaines couleurs étaient délavées. J'eut l'horrible impression qu'elle me fixait des yeux, narquoise. Soudain une mélodie macabre se mit à raisonner à quelques pas de moi. Je me retournais tremblant comme une feuille, le piano jouait seul, ...
