Sagot :
Réponse :
Bonsoir : Ce poème du moyen âge est écrit "à fleur de pot" ! L'écriture est subtile, emplie d'effets de transferts entre la rose et la dame, le regard et un instrument de musique (à vent), le tout baigné dans la crainte de perdre celle qu'il convoite ...
Explications :
Le poème met en regard les sentiment d'amour que le poète ressent profondément pour une dame qu'il ne peut ou ne peut approcher par crainte qu'elle ne le fuie.
Il fait donc un transfert entre la dame qu'il convoite et la fragrance d'une rose qu'il peut tout à son aise tenir près de lui et respirer autant qu'il le désire.
En vérité quand le poète écrit : Mon cœur s'ébat en respirant la rose, signifie qu'au travers de la fleur, il trouve pès de lui la douceur des pétals comme la peau de sa dame tant convoitée, l'odeur enivrante de la fleur qu'il pense respirer sur le cou de cette dame.
Son cœur ne s'ébat pas en respirant la rose, mais se réjouit de repirer la fleur tout en regardant la dame de ses rêves idéalement manifestée.
Mieux vaut pour moi l'une que l'autre ?
En vérité, c'est la dame qui vaut mieux que la rose, mais le poète galant et précautionneux s'en tient à toujours mettre la fleur en avant allant jusqu'à affirmer le contraire de ce que son cœur crie en silence et qu'il n'ose manifester (mais qu'il nous fait comprendre avec subtilité.
D'ailleurs dans le second paragraphe le poète dit : L'odeur m'est bonne, nous pourrions dire que dès lors, le transfert entre la dame et la rose n'opère plus car l'odeur n'ébat pas son coeur en respirant la rose comme il le dit dans la première strophe.
Mais il se reprend vite de cette liberté qu'il s'est donnée de faire passer la dame avant la fleur tout en esquissant une véritable avancée en forme de rapprochement disant : " mais du regard, je n'ose jouer trop fort" .
En vérité il a maintenant le courage de porter les regards plus appuyés sur la dame qu'il convoite, mais par effet de style et pour ne rien brusquer, il compare son oeil ou sa vue à une intrusion qui pourrait être maladroite au risque de blesser sa dame. Aussi, le regard pris comme un instrument de musique au travers duquel il fait passer le souffle de ses sentiments, il sait ne pas devoir se faire trop insistant en "jouant trop fort" ... du regard.
Il nous avoue sa crainte en jurant de cela sur son cœur et conclue son poème en restant sagement dans la position initiale d'ébattre son coeur en respirant la rose, et se rejouit en regardant la dame.
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