Le soir est tombé , les rideaux verts et blancs sont fermés.
Monsieur Grandet, le père d'Eugénie est resté seul dans la grande salle à manger. C'est l'heure de les compter, de compter ses amies , ces jolies pièces d'or. D'ailleurs , ils vont bien ensemble .Cet homme a revêtu sa robe de chambre jaune or.Il faut être prudent , la porte de la pièce doit être fermée à clef. Personne ne doit savoir, personne ne doit voir.
L'homme au foulard bleu, se dirige vers une trappe dans le parquet de bois verni, il en sort plusieurs bourses bien gonflées.Il prend place autour de la table , y dépose des papiers blancs et renversent les belles pièces rondes , cet or brillant , qui coulent et roulent comme de l'eau sur la table.Les yeux de Monsieur Grandet brillent à travers ses lunettes rondes.
Qui a t'il de mieux , de plus beau de plus brillant que l'argent ? se dit Grandet , cet avare, On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.
Il se sent bien,il se dit plutôt économe. Ses mains, serres crochues comme des pinces se tendent vers les premières belles pièces. iL a mis une longue bougie près de lui pour pouvoir les observer de plus près ainsi qu'une carafe de vin, pour boire à sa santé.
Il commence à faire ces jolies tours de pièces quand tout à coup il s'arrête.
Il ne se sent pas bien, il prend les pièces les regarde de plus près, il sent son coeur s' accélérer .Non, ce n'est pas vrai, c'est une erreur.Il remonte ses lunettes, se passe la main dans ses cheveux blancs.
Toutes les pièces restées sur la table sont fausses. Il porte une main à son coeur.
Ce n'est pas possible. On a découvert sa petite cachette , on lui a pris une partie de son bel argent. Il n'y résistera pas. Monsieur Grandet, mourra terrassé par une crise cardiaque, la tête tombée sur les fausses pièces.L'argent apporte t'il toujours le bonheur?
Voilà pour moi.
