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Amélie est engagée dans une entreprise japonaise, sous la férule de Fubuki, sa chef. Elle commence comme trauctrice mais on exeige d'elle quelle oublie le japonais. Elle est rétrograse et on l'affecte dans une mission de comptabilité, elle qui déteste les chiffres.

Vint la nuit du 30 au 31. Fubuki fut la dernière à partir. Je me demandais pourquoi elle ne m’avait pas congédiée : n’était-il pas trop claire que je ne parviendrais jamais à boucler même le centième de mon travail ?
Je me retrouvai seule. C’était ma troisième nuit blanche d’affilée, dans le bureau
géant. Je tapotais sur la calculette et notais des résultats de plus en plus incongrus.
Il m’arriva alors une chose fabuleuse : mon esprit passa de l’autre côté.
Soudain, je ne fus plus amarrée.
Je me levai. J’étais libre. Jamais je n’avais été aussi libre. Je marchai jusqu’à la baie
vitrée. La ville illuminée était très loin au-dessous de moi. Je dominai le monde. J’étais
Dieu. Je défenestrai mon corps pour en être quitte.
J’éteignis les néons. Les lointaines lumières de la cité suffisaient à y voir clair.
J’allai à la cuisine chercher un Coca que je bus d’un trait. De retour à la section
comptabilité, je délaçai mes souliers et les envoyai promener. Je sautai sur un bureau,
puis de bureau en bureau, en poussant des cris de joie.
J’étais si légère que les vêtements m’accablaient. Je les enlevai un à un et les
dispersai autour de moi. Quand je fus nue, je fis le poirier – moi qui de ma vie n’en avais
jamais été capable. Sur les mains, je parcourus les bureaux adjacents. Ensuite, après
une culbute parfaite, je bondis et me retrouvai assise à la place de ma supérieure.
Fubuki, je suis Dieu. Même si tu ne crois pas en moi, je suis Dieu. Tu commandes, ce qui n’est pas grand-chose. Moi, je règne. La puissance ne m’intéresse pas. Régner, c’est tellement plus beau. Tu n’as pas idée de ma gloire. C’est bon la gloire. C’est de la trompette jouée par les anges en mon honneur. Jamais je n’ai été aussi glorieuse que cette nuit. C’est grâce à toi. Si tu savais que tu travailles à ma gloire !
Ponce Pilate ne savait pas non plus qu’il œuvrait pour le triomphe du Christ. Il y a
eu le Christ aux oliviers, moi je suis le Christ aux ordinateurs. Dans l’obscurité qui
m’entoure se hérisse la forêt des ordinateurs de haute futaie.
Je regarde ton ordinateur, Fubuki. Il est grand et magnifique. Les ténèbres lui
donnent l’apparence d’une statue de l’île de Pâques.
Autant Noël me déprime, autant Pâques me réjouit. Un Dieu qui devient un bébé,
c’est consternant. Un pauvre type qui devient Dieu, c’est quand même autre chose.
J’enlace l’ordinateur de Fubuki et le couvre de baisers. Moi aussi, je suis une pauvre
crucifiée. Ce que j’aime dans la crucifixion, c’est que c’est la fin. Je vais enfin cesser de
souffrir. Ils m’ont martelé le corps de tant de nombres qu’il n’y a plus place pour la
moindre décimale. Ils me trancheront la tête avec un sabre et je ne sentirai plus rien.
Au matin, mes bourreaux arriveront et je leur dirai : « J’ai failli ! Tuez-moi. Accomplissez mon ultime volonté : que ce soit Fubuki qui me donne la mort. Qu’elle me dévisse le crâne comme à un poivrier. Mon sang couleraet ce sera du poivre noir. Prenez et mangez, car ceci est mon poivre qui sera versé pourvous et pour la multitude, le poivre de l’alliance nouvelle et éternelle. Vous éternuerez en mémoire de moi. »
Soudain, le froid s’empare de moi. J’ai beau serrer l’ordinateur dans mes bras, ça
ne réchauffe pas. Je remets mes vêtements. Comme je claque toujours des dents, je me
couche par terre et je renverse sur moi le contenu de la poubelle. Je perds
connaissance.
On me crie dessus. J’ouvre les yeux et je vois des détritus. Je les referme.
Je retombe dans l’abîme.
J’entends la douce voix de Fubuki :
‘’ je la reconnais bien là. Elle s’est recouverte d’ordures pour qu’on nose pas la secouer. Elle s’est rendu intouchables. C’est dans sa manière. Elle n’a aucune dignité ‘’ (…)
Il peut paraître étrange que, après ma nuit de folie, leschoses aient repris, comme si rien de grave n’était arrivé. Certes, personne ne m’avait vue parcourir les bureaux toute nue, en marchant sur les mains, ni rouler un patin à un honnête ordinateur. Mais on m’avait quand même retrouvée endormie sous le contenu de la poubelle. Dans d’autre pays, on m’eût peut-être mise à la porte pour ce genre de comportement.
Singulièrement, il y a une logique à cela : les systèmes les plus autoritaires suscitent, dans les nations où ils sont d’application, les cas les plus hallucinants de déviance – et, par ce fait même, une relative tolérance à l’égard des bizarreriesn humaines les plus sidérantes. On ne sait pas ce qu’est un excentrique si on a pas rencontré un excentrique nippon. J’avais dormi sous les ordures ? on en avait vu d’autres. Le Japon est un pays qui sait ce que « craquer » veut dire.

Question :

- Quelle et le probleme D'Amélie dans ce texte ?

- Quelle phrase montre la folie D'amelie ?

merci de bien tout détailler pour que je comprene :)


Sagot :

- Quel est le problème D'Amélie dans ce texte ?
Amélie, dégradée par l'embauche de cette usine qui ne l'a embauchée pour faire de la comptabilité au lieu d'éxécuter son métier de traductrice, commence à perdre la raison.

- Quelle phrase montre la folie d'Amélie ?
"Mon esprit passa de l'autre côté"
Cette phrase montre qu'elle se sent libre, qu'elle n'est plus tributaire de sa patronne et qu'elle prend l'apparence de Dieu