La jeune fille sortit de l'ombre, je restais bouche-bée, et une peur incontrôlable me secoua, tant la nouvelle venue ressemblait à une morte-vivante.
Elle se tenait droite, rigide comme un cadavre. Ses habits, courts, laissaient voir un corps couvert de cicatrices, et dans son dos, gravé dans sa chair, visiblement à l'aide d'un fer chauffé au rouge, un dragon tenant une planète. Ses os saillaient horriblement sous sa peau, comme si on avait glissé des cailloux de formes différentes. Ses mains, longues et squelettiques, avec de longs ongles, semblaient parfaites pour griffer, lacérer, tuer...
Son visage, couturé de ses anciennes blessures, était blanc, cadavérique. Seule sa bouche, rouge sang, donnait une note joyeuse. Elle ouvrit les paupières, et plusieurs personnes dans l'assemblée se trouvèrent mal: ses yeux ne possédaient plus de pupilles. Ou plutôt, en observant de plus prés, elles étaient réduites en un point minuscule, comme rétractées au maximum. Son regard, qui fixait et voyait sans voir, ajoutait une dimension fantastique à ce portrait.
Elle retira son chapeau. Et la terreur fut troublée par de l'admiration. Si la folie Humaine avait défiguré cette victime, elle n'avait néanmoins pas réussit à détruire la beauté de sa chevelure dorée: elle coulait tel un ruisseau couleur soleil sur ses épaules .
Comme si elle avait remarqué l'effet de son arrivée, du haut de ses 17 ans de souffrances, elle sourit gentiment. Ce simple mouvement avait illuminéson visage: ses yeux de chat, bleu azur, se plissèrent en demi-lune, rendant l'iris si beau, qu'elle même en devint belle. Et d'un seul mouvement, terreur et horreur s'envolèrent, et furent remplacés par admiration et respect en une fraction de seconde.
