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Didier Daeninckx : le reflet
Pouvez-vous m'aider pour quelques questions sur le reflet de Didier Daeninckx s'il vous plait?
4.a) Quels est le niveau de langue utilisée ? Donnez deux exemples.
b) Pourquoi utiliser ce niveau de langue dans cette nouvelle ?
6.a) Expliquer en quoi consiste la chute de la nouvelle ?
b) Quel rôle joue le miroir ?
7.Que désigne l'adjectif "terrorisé"dans le texte.Trouver deux mots de la même famille et préciser leur nature.
8. En comparant le début et la fin du texte, expliquer en quoi ce retournement de situation et ironique.
9.a) Selon vous, qu'est-ce que l'auteur cherche à dénoncé ?
b. La manière dont il le fait vous semble-t-elle convaincante ?
Voici le texte ("le reflet" de Didier Daeninckx).
Toujours en train de gueuler, d’éructer, d’agonir ! Derrière son dos, ça fusait, les insultes. Le porc, l’ordure, le Führer… Impossible de tenir autrement. Les courbettes par-devant, les salamalecs, le miel, le cirage. Et l’antidote dès la porte franchie. Apprendre à sourire dans le vide en serrant les dents. Le pire, c’était les premiers temps, quand on arrivait à son service, alléché par le salaire de mille dollars nourri-logé… Il vous laissait approcher en vous regardant de ses yeux morts et vous plaquait les mains sur le visage, vérifiant l’ourlé des lèvres, l’épatement du nez, le grain de la peau, le crépu des cheveux. Au moindre doute le vieux se mettait à hurler de dégoût. « Enfants de pute, virez-moi ça, c’est un Noir ! » Le type y allait de sa protestation.
« Non, monsieur, je vous jure… »
Mais ça ne servait à rien. Il repartait plein d’amertume, un billet de cent dollars scotché sur la bouche, incapable de comprendre qu’il était tombé du bon côté et que l’horreur attendait les rescapés surpayés de la sélection.
L’aveugle habitait un château construit à flanc de colline, à quelques kilomètres de Westwood, et toute la communauté vivait en complète autarcie sur les terres environnantes, cultivant le blé, cuisant le pain, élevant le bétail. Le vieux ne s’autorisait qu’un luxe : l’opéra et les cantatrices blanches qu’il faisait venir chaque fin de semaine et qui braillaient toutes fenêtres ouvertes, affolant la basse-cour.
Il ne dormait pratiquement pas, comme si l’obscurité qui l’accompagnait depuis sa naissance lui épargnait la fatigue. Ses gens lui devaient vingt-quatre heures quotidiennes d’allégeance. Le toubib vivait en état d’urgence permanent et tenait grâce aux cocktails de Valium et de Temesta qu’il s’ingurgitait matin midi et soir. Le vieux prenait un malin plaisir à l’asticoter, contestant ses diagnostics, refusant ses potions. Ces persécutions n’empêchèrent pas le docteur d’avertir son patient de la découverte d’un nouveau traitement qui parvenait à rendre la vue à certaines catégories d’aveugles. Le vieux embaucha une douzaine d’enquêteurs aryens et leurs investigations établirent que le procédé en question ne devait rien aux Noirs.
On fit venir à grands frais la sommité et son bloc opératoire. Le vieux se coucha de bonne grâce sur le billard et s’endormit sous l’effet du Pentothal1 . Il se réveilla dans le noir absolu et demeura trois longs jours la tête bandée, ignorant si ses yeux voyaient ou non ses paupières.
Le chirurgien retira enfin les pansements. Le vieux ouvrit prudemment les yeux et poussa un cri terrible. Un Noir à l’air terrible lui faisait face. Il se tourna vers le chirurgien, terrorisé.
« Qu’est-ce que ça veut dire ! Foutez-le dehors… »
Le toubib, qui nettoyait les instruments, s’approcha doucement de lui, posa la main sur son épaule et l’obligea à regarder droit devant lui.
« Alors il faut que vous sortiez… Ce que vous avez devant vous s’appelle une glace, monsieur : ceci est votre reflet. »


Sagot :

4. a) niveau de langue familier (et même vulgaire). Ex : "Toujours en train de gueuler" = absence de verbe dans cette phrase, et emploi d'un mot trivial : gueuler - "dessiner son dos, ça fusait les insultes" : au lieu de 'Derrière son dos fusaient les insultes : emploi de "ça" et inversion - "Les courbettes par devant, les salamalecs, le miel, le cirage" : phrase sans verbe, images familières appartenant au langage oral.
  b) Pourquoi ? A mon avis cela va avec l'ambiance de terreur et de mépris créée par le vieux.
6.  a) La chute : Après l'opération le vieux recouvre la vue et découvre son visage !
     b) Il s'aperçoit dans le miroir : celui-ci est la preuve qu'il est lui-même noir
7.  Terrorisé : comme paralysé par la peur ... ici c'est l'effet produit sur lui par la découverte d'un noir. Le mot est ici exagéré , c'est une hyperbole
     Mots de la même famille : TERREUR : peur violente ou pratique de violences systématiques.                       TERRORISME : commettre des actes de violences pour créer un climat de peur et d'insécurité
8.  Le début du texte montre l'acharnement que met le vieux à éviter tout ce qui rappelle les noirs. Or la fin démontre qu'il est lui-même un noir. Quelle ironie !
9.     a) L'auteur cherche à dénoncer le racisme
        b) Oui c'est très convaincant puisque c'est la démonstration de la bêtise du racisme. Comment peut-on détester ... ce que l'on est !