👤

Obtenez des solutions complètes à vos questions avec FRstudy.me. Que ce soit une simple question ou un problème complexe, nos experts ont les réponses dont vous avez besoin.

Une declaration d'amour comme l'extrait d'Aragon

Sagot :

Réponse :Quand l'idée de l'amour, de cet amour, précisément de cet amour, se leva-t-elle en mon esprit, c'est à quoi je ne puis à la fois, et je puis bien répondre. Tout me séparait de celle que j'entrepris d'abord de fuir, et fuir en moi-même surtout. Il y a dans mon emportement avec les femmes une certaine hauteur, qui tient à plusieurs regrets que j'ai, à ce que j'ai longtemps cru qu'une femme, au mieux pouvait me haïr, à ce sentiment horrible de l'échec qui me porte toujours aux confins d'une ombre mortelle. Cette femme-ci, je me suis défendu de l'aimer, j'ai détourné d'elle avec une sorte de terreur qui avoue, les regrets mêmes du souvnir. Divers sentiments que j'avais me dictaient aussi ma conduite. Sans doute alors devinai-je pourtant sans fixer les traits d'un fantôme, une modification de mon coeur, le filigrane étrange de l'amour commençant déjà d'y paraître. Je crus à une disposition générale de mon humeur, et c'est dans ce désordre réel que je rencontrai une autre femme. Que je le lui avoue aujourd'hui, que tout ceci s'endort, et u'elle me pardonne. Je l'ai aimée à ma façon de ce temps-là, comme il m'était possible, et sabs savoir que son image à une autre était pourtant mêlée, je l'ai bien aimée sans mentir, d'un amour quo ne s'est effacé que devant l'amour même, et elle sait très bien qu'elle m'a rendu malheureux. Aux obstacles qu'elle m'opposait, pourtant plusieurs fois défaillante, je n'ai point usé cet amour, et sans doute qu'il y puisait sa vie. Mais entendez-moi, chère amie, j'ai retrouvé en moi ce que j'avais nié. Vous étiez ma seule défense et déjà vous vous éloigniez. Alors j'ai été malheureux pour l'autre, sans croire qu'elle en saurait rien. Je vivais sans aucun effort pour me rapprocher d'elle. J'ai dit que d'autres sentiments, alors, m'en écartaient. Puis je tremblais d'éprouver ma faiblesse. Je craignais que le jour ne me devînt intolérable, si elle m'humiliait une fois. Elle fit cette chose extraordinaire, de m'appeler à elle: et moi je vins. Soirée du trouble, soirée éclipse: alors devant le feu qui jetait sur nous deux ses grandes lueurs, j'accédai, voyant ses yeux, ses yeux immenses et tranquilles, j'accédai à l'idée de cet amour conçu et nié, qui s'imposait soudain à moi dans l'évidence, à la portée de ma main qui se croyait démente. Je ne me hâtai point. Cela dura des heures et des heures, sur le versant insensible de l'aveu. Il n'y eut point de rupture entre l'indifférence et l'amour. Une porte enfin cède, et c'est ainsi qu'apparaît le merveilleux paysage.

PLUS PETTIT

Que la passion obscurcisse l'esprit, on y consent d'une manière trop aisée. Elle ne déroute en lui que ce qu'il a de vulgaire, l'appliqué. Les distractions des amoureux et celles des savants n'ont pas fini de faire rire: elles se valent et ne traduisent qu'une adaptation à un très grand objet. Dans l'amour, par le mécanisme même de l'amour, je découvrais ce que l'absence de l'amour me retenait d'apercevoir. Ce qui dans cette femme au-delà de son image se reformait reprenant cette image, et développant d'elle un monde particulier, le goût, ce goût divin que je connais bien à tout vertige, m'avertissait encore une fois que j'entrais dans cet univers concret, qui est fermé aux passants. L'esprit métaphysique pour moi renaissait de l'amour. L'amour était sa source, et je ne veux plus sortir de cette forêt enchantée.

Explications : Je l'avais déjà eu en devoire

Nous apprécions chaque contribution que vous faites. Revenez souvent pour poser de nouvelles questions et découvrir de nouvelles réponses. Ensemble, nous construisons une communauté de savoir. Merci d'avoir choisi FRstudy.me. Nous espérons vous revoir bientôt pour encore plus de solutions.