Dans son recueil "Ethiopiques" publié en 1958, et particulièrement dans le poème "Chaka", Léopold Sédar Senghor exprime son engagement envers la situation de l'homme noir. D'une part, il montre sa sensibilité aux souffrances et aux injustices subies par les Noirs, en déclarant : "pouvais-je rester sourd à tant de souffrances bafouées ?" Cette phrase reflète son empathie profonde envers son peuple et son refus de rester indifférent face à leur détresse.
En outre, Senghor s'engage également pour des raisons personnelles. En tant que poète noir originaire du Sénégal, il se sent intimement lié à son peuple et à son histoire. Son identité africaine influence profondément son œuvre, et sa poésie est souvent imprégnée de thèmes liés à la culture, à la spiritualité et à la lutte contre l'oppression.
Du point de vue esthétique, Senghor montre également son engagement en utilisant la poésie comme moyen de donner voix aux opprimés et de témoigner de leur expérience. Il crée une esthétique propre à son identité africaine, en intégrant des éléments de la tradition orale et de la musique dans sa poésie. Ainsi, son engagement esthétique va au-delà de la simple expression artistique ; il vise à promouvoir une esthétique de la résistance et de l'affirmation de soi pour les Noirs.
En somme, à travers son œuvre, Senghor démontre que le poète est un homme engagé, motivé à la fois par des événements historiques, des raisons personnelles et des considérations esthétiques. Sa poésie devient un instrument de lutte et d'affirmation de l'identité noire, tout en exprimant sa solidarité avec les souffrances de son peuple.
