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BOUCOT. [...] Docteur, tout ça manque d'ardeur, venez les fortifier. Je suis très
affecté, comprenez: c'est mon cheptel', j'y suis très attaché. Tout le monde
en
place pour la visite!
Les employés se mettent en rang. Le Docteur les examine:
LE DOCTEUR. - Oh, ils ne sont pas beaux, ils sont tout troués !...
E. - Dis, on va pas déjà mourir ? Dis, on va encore servir?
LE DOCTEUR. - Les têtes flottent, les pattes sont molles... Je vais leur administrer
BOUCOT. Attention, Docteur, ne dépassez
pas
la
dose : s'ils sont trop musclés,
un peu de durcisseur musculaire. Logiquement, ça devrait les revaloriser
.
ils vont se dresser et me frapper!
LE DOCTEUR.- Tenez, donnez-leur vous-même la cuillère. (Boucot les nourrit.)
BOUCOT. Voici du lion.
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C. - Merci chef. Ça va nous donner une santé de fer.
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BOUCOT. C'est un fortifiant. C'est de l'accélérateur de particules. J'espère que
ça ne va pas vous énerver.
C. Non, chef. On reste tranquille.
Le travail reprend. Mouvements élégants, cadences harmonieuses.
BOUCOT.-Ah Docteur, merci! Le résultat fait plaisir à voir.
A. Oui, oui, ça roule, ça roule... On doit être de nouveau en pleine expansion!
Coup de théâtre : un employé surgit avec un téléphone.
A.
-Au secours Monsieur Boucot. Le téléphone vient d'annoncer que l'étranger
trouve
qu'on fabrique trop.
B.-On risque de plus pouvoir vendre!
BOUCOT. - Voyez comme je suis accablé de responsabilités! Maintenant que
le rendement a augmenté, faut
que je baisse la production!... Trop de main-
d'œuvre : va
encore falloir licencier... Ah, croyez-moi, Mesdames, ça n'est pas
de gaieté de coeur!... (Il frappe
dans ses mains.) Inspection! Inspection! Tout le
monde debout! (Les
employés se mettent à nouveau en rang. Boucot en choisit un et
l'examine.)
Valère Novarina, L'Atelier volant, P.O.L. Éditions, 2010.
Tu doit imaginer la fin de l’histoire