Réponse:
Dans "Thérèse Raquin" d'Émile Zola, la scène de meurtre offre un cadre spatio-temporel particulièrement sinistre et angoissant, renforçant ainsi le climat sombre et oppressant qui règne tout au long du roman.
Le lieu du meurtre, le vieux passage du Pont-Neuf, est décrit avec une précision quasi chirurgicale par Zola. Les descriptions détaillées des lieux, des ruelles étroites et des murs humides contribuent à créer une atmosphère lugubre et malsaine, où l'on ressent presque physiquement la présence du crime qui s'apprête à être commis.
De plus, le choix du moment pour perpétrer l'acte est tout aussi significatif. Zola situe la scène de meurtre dans la nuit, dans un silence oppressant où seuls les bruits sporadiques de la ville endormie résonnent. Cette obscurité et ce silence renforcent le caractère clandestin et impie du meurtre, accentuant ainsi le sentiment de malaise qui envahit le lecteur.
Enfin, le caractère prévisible du dénouement tragique, la tension croissante qui précède l'acte fatal et le contraste entre la beauté apparente de la ville de Paris et la laideur de l'acte commis contribuent à créer un cadre spatio-temporel de mauvais augure. Cette scène de meurtre reste ancrée dans l'esprit du lecteur bien après sa lecture, illustrant parfaitement la capacité de Zola à peindre des tableaux aussi terrifiants que poignants.
