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Sagot :
Pendant toute la durée de la guerre froide (1947 − 1991), Berlin est aux avant-postes du conflit. Plusieurs crises majeures s'y déroulent.
Avec la capitulation allemande du 8 mai 1945, l'Allemagne est occupée par les Alliés qui organisent l'ensemble du territoire en quatre zones d'occupation. Berlin, en zone soviétique, est elle-même divisée en quatre secteurs. La mise en place progressive des blocs à partir de 1947 (doctrines Truman et Jdanov) place Berlin Ouest dans une situation stratégique : enclave occidentale en terre communiste, elle irrite Moscou qui entend obliger les Occidentaux à négocier son statut. En juin 1948, l'URSS décide d'organiser le blocus de Berlin Ouest : tous les accès terrestres sont coupés en vue d'étouffer l'économie et de faire pression sur les Occidentaux. Washington et ses alliés organisent alors un pont aérien depuis l'Allemagne de l'Ouest afin de ravitailler la ville ; il va durer jusqu'en mai 1949, date à laquelle Moscou, constatant l'inefficacité de son blocus, décide de le lever.
Parallèlement, la République Fédérale d'Allemagne (RFA) est créée par les Occidentaux en mai 1949 (capitale Bonn) et la République Démocratique d'Allemagne (RDA) est créée en octobre (capitale Berlin Est). L'Allemagne est durablement divisée en deux entités.
Berlin Ouest ne tarde pas à être érigée en vitrine du monde libre et de l'économie libérale de marché. La prospérité de la RFA s'y affiche avec insolence alors que Berlin Est apparaît par contraste comme pauvre et austère. Les modèles économique, social et politique de la RDA rebutent par ailleurs un nombre croissant d'Allemands de l'Est qui décident de passer à l'Ouest via Berlin. Afin d'endiguer ce phénomène d'émigration massive, Moscou décide, en août 1961, la construction surprise d'un mur encerclant Berlin Ouest qui devient une véritable enclave dans le bloc soviétique. L'Occident s'indigne et Kennedy fait même le déplacement à Berlin Ouest pour y prononcer un célèbre discours dans lequel il réaffirme les valeurs occidentales et proclame sa solidarité avec les Berlinois : "Ich bin ein Berliner".
Malgré la construction du Mur, les tentatives d'émigration continuent ; elles sont risquées ; beaucoup d'Allemands de l'Est y laissent la vie malgré les stratagèmes ingénieux qu'ils utilisent pour franchir le Mur, le "Mur de la honte".
Le monde soviétique de la fin des années 1980 est en pleine déliquescence : l'économie est exsangue ; le modèle ne séduit pas ou plus. Gorbatchev qui dirige l'URSS depuis 1985 tente alors de mener des réformes (Glasnost et Perestroïka) afin de sauver l'Union et l'idéologie communiste. Par ailleurs, il décide de moins soutenir les pays satellites comme la RDA qui ne vivaient que des subsides de Moscou. Le mécontentement gronde ; l'émigration reprend de plus belle. La nuit du 9 novembre 1989, le Mur est ouvert et les Allemands de l'Est découvrent, éberlués, les fastes de l'Ouest.
Avec la chute du Mur, c'est un monde qui s'écroule et bientôt la RDA disparaît, laissant place à une Allemagne réunifiée (octobre 1990) ayant pour capitale Berlin à partir de 1999.
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