Quand j'entrai dans la salle des voyageurs de la gare de Loubain, mon premier regard fut pour l'horloge.J'avais à attendre deux heures dix minutes l'express de Paris. Je me sentis las comme après dix lieues à pied ; puis je regardai autour de moi comme si j'allais découvrir sur les murs un moyen de tuer le temps ; je ressortis et m’arrêtai devant la porte de la gare, l'esprit travaillé par le désir d'inventer quelque chose à faire. Soudainement, un fracas attira mon attention. J'aperçus une femme d'allure jeune, mal habillée qui venait avec sa valise de faire tomber un portant publicitaire. Nullement gênée, elle tira brutalement son gros sac et s'indigna sur toutes ces affiches à terre. --- " Ils l'ont fait exprès, vous avez vu ? cria -t-elle . Quelle drôle de femme ! Au lieu, de remettre tout en état, elle gesticulait, et demandait à ce que quelqu'un vienne remettre en ordre. Mon observation se remarqua et elle me dévisagea. Toujours interloqué, je fouillais dans ma poche pour faire croire que je cherchai quelque chose. Mais en vain, elle s'assit sur un banc non loin de là, et à son tour regardait les voyageurs qui allaient et venaient. Pendant ce temps là, personne ne ramassa les prospectus et l'attente continua.
