Je dormais profondément dans une chambre au premier étage d'une vieille maison située au milieu de la forêt quand soudain un oiseau étrange brisa la vitre de la fenêtre. La pièce fut aussitôt illuminée, comme si c'était l'oiseau qui dégageait cette lumière. L'oiseau en question avait la couleur d'un feu flamboyant, orange rouge et jaune. Ses grandes plumes s'étendaient gracieusement dans les airs, le rendant encore plus imposant. On eût dit que sa queue s'enflammait sans se consumer.. Ce ne fut qu'à cet instant que je compris. La majestueuse créature devant moi n'était pas qu'un oiseau. C'était un phénix. Je le savais parce que ma petite sœur les trouvait si beaux qu'elle en avait accroché des images partout dans sa chambre.
A la place de l'admiration qu'aurait sans doute éprouvé ma petite soeur, j'étais terrifié(e). J'observais cet immense créature mythique planer au milieu de ma chambre et à chaque instant je craignais qu'elle ne se rue sur moi. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais comme un mauvais présage. Sur le moment, je ne réfléchissais même pas à comment une créature imaginaire pouvait se trouver en face de moi, bien réelle. Je sentais le sang battre dans mes veines alors que je me recroquevillais sous mes couvertures.
L'oiseau s'était posé sur le bord du lit. Étonnement, alors que les couvertures auraient dû prendre feu, il ne se passa rien de tel.
La fenêtre brisée laissait passer les courants d'air et je claquais les dents malgré les couvertures.
Peu à peu, la chaleur que dégageai la créature réchauffa la pièce. Le grand phénix restait posé sur mon lit, me regardant avec ses grands yeux sombres emplis de mystère. Et soudain, j'entendis une voix. La voix résonnait directement dans mon esprit, comme si cette créature de feu pouvait parler par télépathie. Cela dit, après avoir vu un oiseau pénétrer dans ma chambre et s'installer tranquillement sur mon lit, rien n'aurait dû m'étonner.
" Tu es l'Elu. C'est à toi que je dois remettre la clé. " disait la voix.
J'en eû la chair de poule. A croire que je me retrouvais dans un vieux roman fantastique. Je cachais ma frayeur derrière de l'ironie, mais je savais bien qu'elle devait se voir comme un nez au milieu de la figure. Pour peu que le phénix y prête attention.
