Elle m'avait trahie. Je m'y attendais et pourtant un sentiment de choc m'envahissait. Comment ? Comment ma meilleure amie avait-elle pu me faire une chose pareille ? Elle avait toujours été fidèle, aimable.. Je me sentais abandonnée, trahie, désemparée. Comment réagir a une chose pareille ?
Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je m'essuyai rapidement le visage, car je savais que chaque fois que je pleurais mes yeux devenaient rouge et j'avais l'air d'une madeleine à la confiture!
Cela n'empêchais rien. Elle l'avait fait, et pleurer ou pas ne changerais rien à ma douleur. Elle avait raconté cela dans mon dos.. Elle l'avait dit. Elle l'avait raconté à ses "amis populaires", alors que nous avions toujours été solidaires. En tout cas, moi je l'avais été. Le regret de l'avoir laissée m'atteindre à ce point m'empêchais de penser à ce qui aurait pu se passer autrement.
"Dring, dring!". Mon portable. J'y jetai un oeil : Emma. Evidemment. Maintenant, elle allais vouloir se faire pardonner.. Je ne pouvais pas la pardonner. Pas ce jour-là, pas à ce moment-là. Cela m'était impossible et j'avais un tel désir de vengeance qu'il était déjà dur pour moi de ne pas l'incendier de ma colère. Mais le silence est la pire des punitions, c'est bien connu. Alors je me taisais, je raccrochai avant même de dire quoi que ce soit.
Deux heures plus tard, je n'y tenais plus. Je savais que j'allai lui pardonner, mais je décidai de la faire mariner encore un peu. Je regardai mon portable : 30 messages en absence. Je finis par soupirer et j'ouvris la messagerie. Les messages venaient tous de Emma, et c'était principalement des mots d'excuse. Je lui répondis que ce n'était pas si simple, que je ne pouvais pas la pardonner comme ça. Elle me rétorqua qu'elle allait se faire pardonner, qu'elle saurait comment faire. Elle ajouta qu'elle avait déjà expliqué à tout le monde qu'elle avait menti. Je m’apitoyai presque en découvrant sur les réseaux sociaux ce qu'elle avait écrit à mon intention. Alors, en larmes malgré ma résolution de ne pas pleurer, je me rendis chez elle et je la pris dans mes bras, en murmurant doucement: "Tu es pardonnée"
