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Pourquoi danton souhaite il la chute de la monarchie

Sagot :

Huit jours auparavant (vers le 1er août) le Manifeste de Brunswick (élaboré par les émigrés) se répond dans la Capitale, menaçant d’une exécution sommaire si Paris fait la moindre violence à la famille royale et exige que les autres départements déposent leurs armes et ouvrent la frontière aux armées prussiennes. Les journaux monarchistes applaudirent cette déclaration. Dans les quartiers populaires de Paris la tension est à son comble : ainsi on ose menacer la Révolution au nom de Louis XVI! Ce manifeste maladroit va échauffer les esprits et met en évidence la complicité du Louis XVI et de Marie-Antoinette (c’est elle qui a encouragé l’envoi de cette déclaration) : 47 sections sur 48 réclament la déchéance du Roi, la nomination des nouveaux ministres et l’élection d’une nouvelle Convention
Robespierre, Danton et Marat (qui sont alors non députés car on est sous la Législative) appuient les désirs des sections et poussent à l’insurrection. Toute la journée du 9 août, les sections et les faubourgs excitent le peuple parisien : le mot d’ordre est d’envahir les Tuileries où la famille royale y réside. La nuit du 9 août sera une nuit agitée, la Commune insurrectionnelle est née, elle a investi du pouvoir de la rue et empiète sur le pouvoir en cours, la Législative n’a plus aucun contrôle et n’est plus que l’ombre d’elle-même. Vers 7 heures du soir la Commune sonne le Tocsin à travers la ville, les rassemblements des émeutiers (dont les marseillais en tête) se grossissent et se dirigent vers les Tuileries. Au Château de Tuileries, quelques neuf cents suisses et une poignée de gentilshommes défenseurs de la Monarchie se portent volontaires pour défendre le château mais leurs nombres sont insuffisants face aux émeutiers violents, bien décidés à en finir avec Louis XVI. Mandat, commandant de la garde Nationale, essaye bien que mal de rassembler quelques canonniers pour repousser les émeutes, mais vers 11 heures du soir, il sera mandé par la Commune, destitué de ses fonctions et assassiné sur les marches de l’Hôtel de Ville. La monarchie vient de perdre son défenseur. Sa déchéance n’est plus qu’une question d’heures.

Aux Tuileries, Roederer, le procureur syndic, informe chaque heure au roi la progression des émeutiers et propose que la famille royale se réfugie à l’Assemblée Nationale. Mais la Reine refuse : « Mais, Monsieur, il y a des forces, il est temps enfin de savoir qui l’emportera du Roi, de la Constitution ou de la faction. ». Au petit matin du 10 août, Marie-Antoinette pousse le Roi à passer les troupes en revue. Mais Louis XVI n’a pas l’âme d’un chef guerrier, il reçoit plus de paroles insultantes que de marque de fidélités de la garde Nationale : « vive la nation » « à bas le gros cochon », seuls les suisses lui témoignent de la fidélité.

Dépité, Louis XVI regagne le château. Roederer pousse à nouveau Louis XVI de se mettre sous la protection de l’Assemblée :

- Mais, réplique Louis, je n'ai pas vu beaucoup de monde au Carrousel.
- Sire, il y a douze pièces de canon, et il arrive un monde immense des faubourgs.
La reine refuse de s’abandonner.
- Mais, monsieur, répète-t-elle, nous avons des forces.
- Madame, tout Paris marche...

Et Roederer se fait de plus en plus pressant en faisant savoir que toute résistance est inutile, après quelques hésitations, Louis XVI décide :

-Allons, il n'y a plus rien à faire ici... Marchons.

Mais il oublie de donner des consignes aux suisses d’arrêter le combat, ceux-là seront massacrés. Pendant ce temps, les chefs des insurgés se cachent : Robespierre s’est caché chez lui, Danton dort et Marat dans un souterrain.

L’Assemblée est envahie par les insurgés menaçants qui réclament la déchéance de Louis XVI. Vergniaud, alors prédisent de l'Assemblée, essaye plus que mal de se faire entendre. La famille royale se réfugie dans une petite pièce de logographe et assiste à sa propre déchéance. Vergniaud prononce, malgré lui, l’arrêt de la monarchie. Louis XVI et sa famille sont désormais des otages. Le 10 août est la date funeste de la royauté.