La Métamorphose de Franz Krafka contient différents messages d'intensité différente.
La bizarrerie de l'histoire où la métamorphose n'est jamais expliquée mais n'interroge personne en est un. Personne ne s'interroge réellement sur les transformations du personnage principal, pas même lui. Le fait est accepté en soi mais ce sont les conséquences qu'il entraine qui sont absolument terribles.
En effet, le personnage métamorphosé est traité avec une indifférence totale à sa condition . L'employeur, puis son logeur n'hésitent à aucun moment à se séparer de lui et sa propre famille, pour qui il était un soutien jusque-là, l'accepte uniquement par crainte du qu'en dira-t-on et le relègue très vite dans une mansarde, loin du cœur de la maison.
Le "héros" est mal traité et battu, et l'on peut légitimement se demander si KAFKA n'a pas, au travers de cette histoire, dénoncé le comportement de sa propre famille et en particulier de son père. En effet, il est notoire que le père de l'auteur était autoritaire voire violent et qu'il est probable que KAFKA n'ait reçu que peu d'affection enfant.
Enfin, l'insecte meurt seul, dans le dénuement, la faim et la souffrance. A nouveau, l'indifférence sinon le soulagement qui entoure sa disparition est choquant, et le lecteur ne peut s'empêcher d'être ému par le triste sort du métamorphosé. L'effet libérateur de sa mort est un autre élément choquant ; c'est le déclencheur du rétablissement d'une normalité dans les relations familiales.
