👤

Obtenez des conseils avisés et des réponses précises sur FRstudy.me. Trouvez les réponses dont vous avez besoin rapidement et précisément avec l'aide de nos membres de la communauté bien informés et dévoués.

La narratrice se souvient de son enfance à Saint-Sauveur-en-Puisaye, et plus particulièrement des tempêtes hivernales.

Il y avait dans ce temps-là de grands hivers, de brûlants étés. J'ai connu, depuis, des étés dont la couleur, si je ferme les yeux, est celle de la terre ocreuse, fendillée entre les tiges du blé et sous la géante ombelle du panais sauvage, celle de la mer grise ou bleue. Mais aucun été, sauf ceux de mon enfance, ne commémore le géranium écarlate et la hampe enflammée des digitales. Aucun
hiver n'est plus d'un blanc pur à la base d'un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais, puis un dégel illuminé de mille gouttes d'eau et de bourgeons lancéolés ... Ce ciel pesait sur le toit chargé
de neige des greniers à fourrages, le noyer nu, la girouette, et pliait les oreilles des chattes... La calme et verticale chute de neige devenait oblique, un faible
ronflement de mer lointaine se levait sur ma tête encapuchonnée, tandis que j'arpentais le jardin, happant la neige volante... Avertie par ses antennes, ma mère s'avançait sur la terrasse, goûtait le temps, me jetait un cri :
La bourrasque d'Ouest! Cours! Ferme les lucarnes du grenier !... La porte de la remise aux voitures !... Et la fenêtre de la chambre du fond !
Mousse exalté du navire natal, je m'élançais, claquant des sabots, enthousiasmée si du fond de la mêlée blanche et bleu noir, sifflante, un vif éclair, un bref roulement de foudre, enfants d'Ouest et de Février, comblaient tous deux un des abîmes du ciel... Je tâchais de trembler, de croire à la fin du monde. Mais dans le pire du fracas ma mère, l'oeil sur une grosse loupe cerclée de
cuivre, s'émerveillait, comptant les cristaux ramifiés d'une poignée de neige qu'elle venait de cueillir aux mains même de l'Ouest rue sur notre jardin....

Colette, Sido, 1930.

Bonjour, j’ai fait un entraînement au commentaire composé avec cet extrait de Colette, seulement je n’ai trouvé qu’un seul site qui le corrigeait et j’ai de gros doutes quant à leur correction. Je me permet donc de vous demander s’il serait possible de me dire si vous pensez que la problématique que j’ai formulé pour le texte est bonne ou pas : En quoi l’autrice évoque-t-elle un souvenir houleux de son enfance passée à Saint-Sauveur-en-Puisaye ? Soyez honnêtes svp j’ai mon bac blanc dans une semaine et je ne voudrais pas partir avec des exercices faux…
Merci d’avance !