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Bonjour, je cherche un plan de commentaire pour ce texte :

Jean-Philippe TOUSSAINT, L’Echiquier, Les Editions de Minuit, 2023.

Jean-Philippe Toussaint, auteur et scénariste belge, a construit son autobiographie L’Echiquier, rédigée pendant le confinement, comme un jeu d’échecs, avec 64 courts chapitres, comme les 64 cases du plateau. Il remonte aux origines de sa vocation littéraire, en suivant le fil d’Ariane que constitue pour lui le jeu d’échecs.

Je commence ainsi à prendre conscience que, si je continue à tirer sur ce fil – le fil du jeu d’échecs –, c’est toute la pelote de ma vie qui pourrait se dévider, se débobiner et se dérouler dans ces pages. Un large pan de mon passé enfoui reviendrait à la vie. Ce seraient les feux des parties d’échecs jouées avec mon père au Portugal qui se rallumeraient soudain sur la scène de ce livre. Ce seraient les lieux de mon enfance à Bruxelles qui sortiraient de la gangue de brouillard où ils étaient depuis si longtemps ensevelis que je verrais s’incarner sous mes yeux dans une évocation purement littéraire. Car les lieux de notre enfance n’appartiennent plus au monde matériel, ils sont devenus une composante du temps et ce n’est qu’en moimême que je pourrais les retrouver, ce n’est que par l’écriture que je pourrais les faire revivre. Il y a, je crois, une géographie de la mémoire. Ce sont les lieux, beaucoup mieux que les dates, qui laissent le passé faire soudain irruption dans le présent pour nous permettre de retrouver un instant, intacte et inchangée, l’essence elle-même de ce qui est à jamais disparu. Je ne sais plus comment j’ai appris à jouer aux échecs. Je ne me souviens que d’un lieu, un lieu sorti de tout contexte, un lieu que je suis incapable de situer avec précision dans l’espace, mais qui doit se trouver quelque part dans ce périmètre de mon enfance, périmètre autant fantasmatique que réel, qui irait de la rue Jules Lejeune à la rue du Bailli, et serait délimité à l’ouest par la place du Châtelain et à l’est de l’avenue Louise. Un lieu, qui serait, géographiquement, davantage situé dans le passé que dans l’espace. Ce lieu fantasmé, rêvé ou reconstruit, je le situe, hors de toute vérification rationnelle, dans la maison de Thierry Degulne, mon plus ancien ami d’enfance. La mère de Thierry Degulne tenait un magasin dans la rue proche de la rue du Châtelain, la rue de Livourne peut-être. Une papeterie, je crois, mais le souvenir reste très embrumé. La famille de Thierry Degulne occupait plusieurs pièces dans le prolongement du magasin et c’est là, dans cette maison, un jour des années 1960, je devais avoir sept ou huit ans, que se situe mon premier souvenir d’échecs, souvenir certainement pas inventé, mais dissous, dilué dans le temps, et devenu totalement partiel et lacunaire. Ce dont je me souviens avec précision, c’est d’une véranda. C’est tout, c’est peu. C’est la conjonction d’un échiquier et d’une véranda qui constitue mon plus ancien souvenir d’échecs.

Merci !​


Sagot :

Mat493

I. Exploration de la mémoire et quête identitaire

A. Le jeu d'échecs comme fil d’Ariane

- Analyser comment le jeu d'échecs est utilisé par l'auteur comme métaphore de sa quête personnelle et créative.

- Exposer en quoi tirer sur le "fil du jeu d'échecs" permet à Toussaint de dérouler "la pelote de sa vie", symbolisant une introspection profonde.

B. La mémoire et la reconstruction du passé

- Discuter de l'importance de la mémoire dans la reconstitution du passé de l'auteur, notamment son enfance.

- Souligner le rôle des souvenirs, même fragmentaires, dans la (re)construction identitaire de Toussaint.

II. Les lieux comme empreintes de la mémoire

A. La géographie de la mémoire

- Expliquer la notion de "géographie de la mémoire" mentionnée par Toussaint.

- Montrer comment les lieux spécifiques de l'enfance de l'auteur, à Bruxelles et au Portugal, agissent comme des catalyseurs de souvenirs et contribuent à l'émergence du passé dans le présent.

B. Le lieu fantasmé de l’enfance

- Analyser le passage sur le lieu fantasmé et son importance dans le récit autobiographique de l'auteur.

- Illustrer comment ce lieu, entre réalité et imagination, symbolise le processus de mémoire et le flou associé à la reconstruction du passé.

III. L'écriture comme moyen de révélation et de résurrection du passé

A. L'acte d'écrire pour faire revivre le passé

- Évoquer la façon dont l'écriture sert à Toussaint à redonner vie à ses souvenirs et à son passé.

- Commenter le passage où l'auteur parle de voir "s’incarner sous [ses] yeux dans une évocation purement littéraire" les lieux de son enfance.

B. L'écriture comme pont entre le passé et le présent

- Discuter du rôle de l'écriture dans la création d'un lien entre le passé et le présent, permettant à l'auteur de retrouver et de conserver l'essence de ce qui a disparu.

- Analyser la finalité de ce processus pour Toussaint, tant sur le plan personnel que littéraire.

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