Moi, Mère Nature, je vais vous adresser ces paroles car ce n'est pas seulement la colère qui emplit mon coeur mais aussi le désarroi. Quel désarroi ? Celui d'un mère usée, éreintée, assassinée par ses enfants et maculée de leur orgueil... A chacun de vos faits et gestes, c'est toute votre maison qui s'écroule alors que moi, votre pauvre mère, j'ai passé tant d'années à construire ce berceau dans laquelle vous deviez vous épanouir ! Qu'ai-je obtenu en retour ? Des coups de bâtons pour me remercier de ma gentillesse !
Alors que vous grandissez, vos pas s'alourdissent et le plancher de votre demeure cède de jour en jour. Et pourtant vous en êtes conscients... C'est cela qui me chagrine le plus : un désintéressement pour celle qui vous a donné son sein, pour cette bonne mère que vous honoriez autrefois et que vous rejetez désormais.. Je vous montre de plus en plus de signes pour que vous preniez enfin conscience de votre condition : vous, mortels, n'avez pas l'avantage dans ce combat que vous menez contre votre propre mère. J'enverrai les vents pour abattre vos usines, les flots se déverseront sur vos villes qui infectent les océans tandis que le feu coulera sur ceux qui osent encore me défier !
Écoutez mes paroles et agissez, c'est encore le seul espoir que j'ai pour vous, mes enfants...
