Bonjour,
On considère que la société évolue depuis sa création. C'est pourquoi on ne vit plus de la même manière au XXIème siècle qu'on ne vivait au XIXème siècle. Si, sur le plan matériel, le progrès est souvent bénéfique à la société sur un plan matériel il en va autrement en ce qui concerne les mentalités qui la compose.
En effet, c'est pendant les périodes difficiles comme la guerre, qu'on rencontre la plus grande entraide entre les voisins mais c'est parallèlement une période de noirceur ou une certaine tranche de population va profiter du désarroi général pour s'enrichir de manière illicite !
Sur le plan des valeurs morales au 19ème siècle, c'était l'affaire de tous : on voyait un enfant en train de dégrader un élément de l'espace public, l'adulte le grondait même si c'était un inconnu. Si c'était le fils du voisin, on s'empressait de révéler le forfait à ses parents qui le punissaient invariablement. Aujourd'hui, on passe sans rien dire en pensant que ce gosse est un délinquant. Si c'est le fils du voisin, on pense qu'il est bien mal élevé mais on n'aurait pas du tout l'idée de le dire aux parents, ça ne nous regarde pas.
Cependant, il arrive de voir encore des gens se lever dans le métro pour laisser une vieille dame s'asseoir mais c'est loin d'être systématique ! Il m'est arrivé de porter le panier de ma voisine qui était chargée pour monter l'escalier mais j'avoue que je ne le fait pas toujours...
Aujourd'hui, la pauvreté ne semble pas être un problème de voisin. La plupart du temps quand on rencontre un pauvre qui tend la main dans la rue pour manger, on a tendance à ne pas le voir ou pire, à l'ignorer.
Alors bien sûr chacun a ses arguments :
- on ne peut pas donner à tout le monde sinon c'est nous qui deviendrions pauvres,
- la plupart des gens qui nous sollicite dans la rue sont des étrangers qui sont en situation irrégulière, ils n'ont qu'à se mettre en situation régulière et ils auront une assistance de l'état,
- si c'est la guerre dans leur pays ils n'ont qu'à résister et se battre pour se libérer... plus facile à dire qu'à faire.
- les pauvres n'ont qu'à demander de l'aide, il suffit d'aller voir une assistante sociale,
Beaucoup ne réfléchissent pas (ou ne veulent pas y penser) et avancent des arguments qui les arrangent du moment qu'ils n'ont rien à donner. La société a évolué de telle sorte que l'individualisme est le mode de vie du 21ème siècle, chacun pour soi, l'égoïsme qu'est-ce que c'est ? c'est quand on ne pense pas à moi répondait un humoriste... C'est un peu ça effectivement.
Il est cependant exact que trouver un travail devient de plus en plus un challenge, c'est ce qui explique en partie cette attitude de repli sur soi. Le partage n'est plus envisagé de la même manière que dans les siècles passés ou la société était relativement d'un niveau social égal : il y avait le monde ouvrier, le monde paysan. On partageait alors plus volontiers un repas avec son voisin démuni ou un panier de légumes à la campagne, personne ne se posait la question "ce que j'ai donné aujourd'hui à mon voisin ça m'a coûté combien ?" Les questions d'argent, de coûts, de calculs sont venus plus tard avec l'évolution économique, l'apparition des classes moyennes, l'enrichissement est devenu une sorte de défi à relever qui a engendré l'oubli des valeurs d'une société de partage. La jalousie a remplacé l'entraide avec le voisin désormais perçu comme un rival, un type dont on se méfie.
Conclusion : En un siècle la société a évolué considérablement, les voitures ont remplacé les chevaux, la jalousie a remplacé l'empathie, l'argent a remplacé l'obligeance. Aujourd'hui le virtuel a tendance à remplacé le réel, demain fera probablement place à d'autres concepts encore inconnus, c'est l'évolution de la société dont chacun est responsable. La nostalgie n'empêche rien, l'engagement est le seul moyen de se diriger dans la bonne direction, mais quelle est-elle ?
