Ce jour-là, tu avais le regard ailleurs, tu étais dans un monde où personne ne pouvait t'atteindre, calme et triste. Sans savoir pourquoi, je t'ai accosté. Te voir seul m'était très dur. Je t'ai regardé, tes yeux verts magnifique, témoignant de ton monde intérieur. J'ai pu alors te rejoindre, et j'ai découvert tes pensées profondes: une forêt, illuminée par le soleil, la végétation autour semblant t'envelopper dans une nuée brillante. Puis, d'un coup, les ronces, le danger venait. Tu te repliais sur toi, fermais les yeux, et attendais que la tempête passe. Voilà ce que j'ai vu dans ton regard. Je t'ai demandé: "Que caches-tu, toi au regard si triste et profond? Quel fardeau t'accompagne, que tu portes seul sur tes épaules?" Les larmes sont apparues. Les larmes de la délivrance. Ton secret se révélait au monde entier, la libération de ton lourd fardeau. Tu as raconté: ton enfance heureuse, entouré de ta famille, ta première petite amie, la mort de ta sœur que tu chérissais... J'ai alors compris que je t'aimais. Du plus profond de mon cœur. J'aimais ton regard, ton cœur, ton être: je t'ai accosté.
