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Sagot :
j'ai trouvé ça Analyse de l'imageUne partition des tâches assumée
Cette affiche au fusain montre des femmes, alignées comme convenu dans un bureau de vote, devant l’urne, symbole du suffrage universel, drapée d’un drapeau tricolore dont on devine quelques fragments. La première s’apprête à déposer là son bulletin, la troisième le tient à la main, une quatrième le brandit, en manière de flambeau. La seconde, figure de la mère, penchée sur son nourrisson ne peut le donner à voir. Toutes ont la mise bourgeoise (chaussures fines à talon, manteau de drap). Une seule porte le chapeau mais les autres ont la coiffure serrée qui sied à une femme convenable. « Les Françaises veulent voter », souligne une légende, redondante. Sur l’urne sont affichés les objectifs spécifiés qui les motivent : contre l’alcool, le taudis, la guerre, trois périls constamment dénoncés avant guerre, facteurs de misère, fatals aux familles. Les périls sociaux ne menacent pas directement le milieu auquel ces femmes appartiennent à l’évidence, mais résument leurs activités philanthropiques. Le danger de guerre est en revanche universel. InterprétationDeux approches divergentes de la citoyenneté
Cette affiche revendique des préoccupations et une capacité d’expertise propre aux femmes ; des femmes qui devraient être admises à s’exprimer en tant qu’elles représentent des intérêts particuliers. Elle se situe par là dans l’approche utilitariste de la démocratie qui domine dans les pays anglo-saxons, et qui a valu là aux femmes de conquérir de façon précoce des droits politiques, en raison, précisément de cette spécificité. Mais cette conception à laquelle adhèrent alors la plupart des organisations suffragistes françaises contrevient à l’universalisme qui prévaut en France : le suffrage universel dérive là du principe d’égalité entre les individus. La femme est privée du suffrage universel en tant qu’elle n’est pas un individu abstrait. Malgré ces choix stratégiques d’un féminisme modéré, issu de militantes « bonnes élèves de la République », la revendication s’exprime dans des formes qui la rendent inassimilable, si du moins il en était besoin
Cette affiche au fusain montre des femmes, alignées comme convenu dans un bureau de vote, devant l’urne, symbole du suffrage universel, drapée d’un drapeau tricolore dont on devine quelques fragments. La première s’apprête à déposer là son bulletin, la troisième le tient à la main, une quatrième le brandit, en manière de flambeau. La seconde, figure de la mère, penchée sur son nourrisson ne peut le donner à voir. Toutes ont la mise bourgeoise (chaussures fines à talon, manteau de drap). Une seule porte le chapeau mais les autres ont la coiffure serrée qui sied à une femme convenable. « Les Françaises veulent voter », souligne une légende, redondante. Sur l’urne sont affichés les objectifs spécifiés qui les motivent : contre l’alcool, le taudis, la guerre, trois périls constamment dénoncés avant guerre, facteurs de misère, fatals aux familles. Les périls sociaux ne menacent pas directement le milieu auquel ces femmes appartiennent à l’évidence, mais résument leurs activités philanthropiques. Le danger de guerre est en revanche universel. InterprétationDeux approches divergentes de la citoyenneté
Cette affiche revendique des préoccupations et une capacité d’expertise propre aux femmes ; des femmes qui devraient être admises à s’exprimer en tant qu’elles représentent des intérêts particuliers. Elle se situe par là dans l’approche utilitariste de la démocratie qui domine dans les pays anglo-saxons, et qui a valu là aux femmes de conquérir de façon précoce des droits politiques, en raison, précisément de cette spécificité. Mais cette conception à laquelle adhèrent alors la plupart des organisations suffragistes françaises contrevient à l’universalisme qui prévaut en France : le suffrage universel dérive là du principe d’égalité entre les individus. La femme est privée du suffrage universel en tant qu’elle n’est pas un individu abstrait. Malgré ces choix stratégiques d’un féminisme modéré, issu de militantes « bonnes élèves de la République », la revendication s’exprime dans des formes qui la rendent inassimilable, si du moins il en était besoin
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